Extrait du journal

LE MALFAITEUR EN CHEF. — Au-des sus d'un Vidal, il y eut un Briand. Celuici fut un as : rendons-lui cette justice, il fit tout ce qu'il était possible de faire pour ramener au néant tout le sublime ef fort donné, pendant plus de quatre ans, par les mitrailleuses et les baïonnettes françaises au service de la patrie. Celui-là, comme un acide, mais un acide dont on eût sucré et velouté la pointe mordante, divisa, rompit, annula tout ce qui put passer à son immonde portée. Il y avait longtemps que, sans l'avoir jamais vu, je savais à quoi m'en tenir sur cet homme. Aux temps de ses premiers succès dans le monde conservateur, une dame {disait devant moi à un socialiste important : — Au fond, vous détesteç Briand ? Le socialiste était en veine de sincérité. Il répondit : — Non, madame, nous le méprisons. Cet homme. essentiellement méprisable entraînait avec lui ces gens qui le mépri saient : ils savaient fort bien que Briand faisait leurs affaires, sans vouloir en avoir l'air. Cet objet d'un " juste mépris avait, au fond, deux haines : le sentiment national français, en tout premier lieu ; en second lieu, la France réelle. Faute de franchise, il n'eût pas dit, comme Pelletan quittant le ministère de la Marine : — Et maintenant, ils ne sont pas fichus de faire la guerre, de vingt ans! Briand était quelque chose de pis. C'était l'homme qui susurrait à Stresemann, au rapport de Stresemann luimême : — Votre réarmement? J'ai des rapports, j'en reçois sans cesse. Je les mets tous au panier... Cet être ainsi bâti a présidé sept ans (le même temps que Delcassé!), a ainsi présidé à la dilapidation" du pauvre sursis que nous accorda.plus tard l'état de l'Eu rope et de l'univers. Il ne disparut point sans avoir arrêté l'évacuation de Mayence, préparé celle de la Sarre, rétabli enfin le triste niveau de la puissance française au pair, au pair affreux de sa dépopulation croissante, de son armée réduite et de ses alliances an nihilées! ww LE NOUVEAU COURS. — Evidemment, nous sommes aujourd'hui dans un « nou veau cours ». Ce qui dormait s'est éveillé....