Extrait du journal

Le vaillant Courrier de Lorraine raconte, dans son dernier numéro, une histoire édifiante. Il s'agit d'un petit procès dont les débats ont eu lieu ce mois-ci devant le conseil des prudhommes de Nancy. Devant cette juridiction, un jeune jour naliste, M. Paul Albert, qui a été pendant quatre ans secrétaire de la rédaction à l'Est républicain, réclamait une indemnité^ de congédiement injustifié à son patron, M. René Mercier. Celui-ci est un de ces personnages, fréquents sous ce régime, dont le public n'a jamais lu une ligne, mais qui n'en sont pas moins fort impor tants dans la presse, à tel titre que M. Mercier, directeur de journal, financier, homme d'affaires, familier des ministres en exercice et de politiciens les plus en vue, est commandeur de la Légion d'hon neur. Ce sont les frères Sarraut qui, voilà longtemps, firent venir M. René Mercier de la Dépêche de Toulouse pour diriger en Lorraine l'Est républicain. Il en fit un journal dit d'information, d'apparence neutre, et servant en fait sournoisement la franc-maçonnerie et les partis de gauche. Dans ses modestes fonctions, M. Paul Albert donnait toute satisfaction lorsque survint la crise européenne de septembre. A ce moment, on sait que la paix ou la guerre dépendaient de l'attitude de l'An gleterre. Celle-ci avait déclaré et répété...