Extrait du journal
nouveaux propriétaires paysans.. C'est-àdire que ce sera le régime, (je la liberté des conventions et del?égalité devant la loi, ces. deux grands, principes démocra tiques-présentés par":.-notre,- Révolution :comme des principes, de .progrès et:de justice. Paysans "et. propriétaires sont égaux, sont libres ; j'entends que, de par la loi, ils débattent sur un-pied d'égalité les conditions dans lesquelles les uns em ploient les autres. Résultat ? Le voici ré sumé par un économiste roumain : « De l'excès de liberté, économique est résulté pour les paysans Vesclavage économi que, et de l'excès de l'égalité devant la loi est née à leur encontre une inégalité civile. » (Je noterai cependant une déro gation au Code civil pour ce qui regarde la vente dès propriétés. De~par la loi de 18.04, les propriétaires ne peuvent ache-, ter les terres des paysans. CeUx-ci ne peuvent faire de -ventes de terres qu'en tre eux. Sans cette mesure, la propriété paysanne aurait-vite disparu). Notre code qui portait soi-disant avec lui le progrès et la justice fut donc cause chez les paysans de mécontentements de plus en plus vifs, qui aboutirent, en 1907, à une révolte formidable qui ne futapaisée que grâce à l'armée. Mais le gouvernement comprit qu'il ne suffisait pas de réprimer, qu'il fallait réformer. Dans quel sens réformer ? Vers plu? d'égalité encore ét de,liberté ? Jamais rie la vie. Ce n'est pas de la liberté et de: l'égalité que réclamait la situation des paysans ; c'est de la protection. C'est donc dans ce, sens qu'a été - conçue la réforme de 1907. Pour én donner une idée, voyons les divers contrats qui peuvent être conclus entre propriétaires et paysans. Les grands propriétaires se trouvent , avoir d'abord à donner, chaque année, une certaine partie de leurs terres en location aux paysans. Pour plusieurs raisons. En premier lieu, pour pâtura ges. Un village renferme des milliers de bestiaux. Les paysans n'ont pas de quoi les faire pâturer. Gela incombe donc au propriétaire. Il y est contraint par un devoir moral et une quasi-obligation découlant de la coutume. Puis il y est d'ailleurs intéressé. La plupart de ces animaux, en effet, qu'il aide à nourrir, il a besoin de leur travail pour cultiver sa propre terre. A quel prix, le propriétaire donnerat-il des pâturages en location au paysan? Avant 1907, liberté ! On comprend que, dans bien des cas, le propriétaire était maître de la situation. La loi de 1907 a établi un prix maximum de location aux paysans. (Je ferai ici une remarque générale. Quand je dis que le proprié taire, dans bien des cas, était maître de la situation, ce n'est pas à entendre gu'il en a abusé. Quand on est destiné à vivre côte à côte toute une vie, on se ménage. Mais-dtes fermiers qui ne font que passer sur la terre et espèrerit faire fortune en quelques années, n'ont pas les mêmes scrupules. Or, presque toutes les grandes terres étaient affermées). Le propriétaire peut être .amené à louer des terrés aux paysans pour d'au tres motifs que le pâturage. C'est pour lui une manière de débourser moins d'argent pour mettre en valeur ses cen taines ou milliers d'hectares. Moyen nant une certaine étendue de terrain où, dans l'année, iLcultiwra à son. compte ce qu'il voudra, le paysan se charge de fajrç un certain travail. C'est aussi pour le propriétaire un moyen de retenir le paysan au moment où le. travail est in tense — comme au moment de la mois son — et où on se dispute les bras. Pour ces locations aux paysans de terres à cultiver, un prix maximum a été égale ment établi par la loi de 1907. Le paysan travaillé d'autre part sou vent en dîme chez le propriétaire. Le propriétaire ou le fermier, qui n'ont pas ctovant eux les capitaux nécessaires, ont encore là un moyen économique de culti ver leur terre.Le paysan donne gratis son travail et partage la récolte avec son employeur. Il est d'ailleurs.une culture que le paysan d'ordinaire se refuse à faire autrement qu'en dime, c'est la cul ture du maïs. Le maïs fait le fond de la nourriture du paysan, et le paysan tient à l'avoir à sa disposition sans devoir l'acheter. Pour les cultures en dîme, quelle est la part du propriétaire, quelle est la part du travailleur ? Avant 1907, ici encore liberté. La loi de 1907 a établi les parts de chacun, qui varient suivant les céréales. Pour les travaux effectués par les paysans à prix d'argent, quel est .le prix ? Avant 1907, toujours liberté. La loi de 1907 a imposé un salaire mini mum. ; Ce qui permettait dans bien des cas au propriétaire de débattre le prix du travail, c'est la faculté qu'il avait d'en gager des étrangers. Au moment de la moisson et des labours, sur bien des grandes terres, des colonies de Bulgares venaient camper. Depuis 1907, il faut, pour engager des étrangers, une autori sation du ministère d© l'intérieur qui ne la donne qu'après enquête .et assez , fieilemenî» •...
À propos
Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.
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