Extrait du journal

ouvrage en écrivant une petite phrase lapidaire dont on ceint ensuite le « vient de paraître » à la devanture des libraires. Que de fois n'aviez-vous pas admiré la naïve éloquence de ces bandes : ■ ...Et voici l'ouvrage le plus étonnant du siècle... Un nouveau Chateaubriand est né... Lire ce roman" et mourir... Toutes les femmes voudront vivre avec le nouveau héros de ces aventures... Trois cents pages de génie... Un drame poignant que Vol taire eût aimé..., etc., etc. Je vais faire le concours de la bande, bien entendu. Mais je me suis demandé, en attendant, pourquoi les éditeurs étaient les seuls commerçants qui profitassent de ce genre de publicité. On met des bandes aux livres : pour quoi n'en mettrait-on pas aussi aux cha peaux melons,v aux chaussures de dames et aux homards exposés dans la vitrine dés marchands de poissons ?... Oui : quel succès n'obtiendrait, pas le boucher qui ceindrait ses gigots de ban des analogues à celles qu'on fait pour les romans : . ...Le meilleur gigot du siècle... Un agneau qui vous ■ fera palpiter.., Une heure de joie gastronomique, sans os... ...il y a là, en cette période de ma rasme, une intéressante idée à creuser. Et le « prix de la bande » contribuera cer-" tainement au succès de cette idée... PkosPER....