Extrait du journal

veloppées, les céréales ont diminué. Mais comme nous som mes ici pour dire et pour entendre des vérités et non pour nous faire des compliments, il faut reconnaître que le pro grès sur ce point est restreint, et que nous cultivons encore beaucoup trop du céréales et pas assez de plantes sarclées. L’amélioration des bestiaux a accompagné et surpassé l’a mélioration des cultures. Nos vaches sont de beaucoup su périeures à ce qu’elles étaient. Mais ce sont surtout nos moutons dont nous pouvons nous enorgueillir; on ne sau rait trop louer nos cultivateurs de leurs efforts pour arriver à améliorer, par le croisement et la sélection, des râpes propres à notre pays, d’un développement précoce et d’un engraissement facile. Parmi ceux qui se sont engagés dans celle voie, plusieurs sont parvenus à des résultats remar quables, et notre département renferme aujourd’hui certains troupeaux composes de bêtes tout à fait hors ligne par l’o riginalité et lu perfection de leur conformation et par leur mérité exceptionnel comme animaux de boucherie. L’étendue de la transformation qui s’est accomplie peut se mesurer par un fait éclatant — Il y a huit ans on décer nait pour la première fois la prime d’honneur dans notre département, deux exploitations seulement se mettaient sur les rangs pour la disputer; de l’une, il ne m’appartient pas d’en parler, c’est celle où j’ai été moi-même cultivateur et à laquelle je dois la position que vous m’avez appelé à oc cuper parmi vous. L’autre, malgré la valeur de l’homme qui la dirigeait et qui, magistrat de profession, avait su utiliser ses moments de loisir en s’occupant d’agriculture avec in telligence et succès, 11e remplissait pas les conditions rigou reuses du programme des concours. L’année dernière, la prime d’honneur était de nouveau accordée à l’un de vous. Mais cette fois ce n’était plus une seule, c’étaient un grand nombre d’exploitations qui réunissaient les conditions exi gées pour concourir. Plusieurs d’entre elles en particulier, pouvaient soutenir la comparaison avec les plus belles ex ploitations du nord, et la lutte a été telle, qu’elle a fait au tant d’honneur aux vaincus qu’au vainqueur. La moyenne et la petite culture se sont tenues grande ment au niveau de la grande culture : c’est surtout par l’é levage des bestiaux qu’elles se sont améliorées; ce sont elles qui dans nos concours remportent les principaux prix ac cordés à la race bovine — à elles aussi, cependant, il y a à reprocher de faire trop de céréales, pas assez de fourrages, et surtout pas assez de betteraves et du plantes sarclées. C’est ainsi qu’en moyenne notre département ne nourrit pas plus de 4/10 de tètes de gros bétail par hectare, tandis que le département du Nord en nourrit 9/10. Nous pour rions en nourrirai! moins un tiers en plus, c’est-à-dire G/I0, ce qui n’egalerait encore que les deux tiers de ce que nour rit le département du Nord. Une autre critique à adresser à la petite culture, c’est de ne pas faire assez de jardinage, de fruits, de légumes, de volailles, d’œufs, de laitage, de beurre, de fromage, de tous ces menus produits qui font la fortune de certains districts dus environs de Paris et de la Normandie tout entière. Cette région expédie annuellement, rien que pour l’Angleterre, des produits de basse-cour dont la valeur se chiffre par plu sieurs millions. Plus d’une plaine ou d’un coteau de notre département se prêteraient fort bien à ce genre de culture et nous devons souhaiter qu’ils s’y naturalisent le plus tôt possible. En résumé, messieurs, malgré quelques échecs, quelques tentatives malheureuses, quelques expériences mal condui...