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L’Écho rochelais, 17 septembre 1892

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L’Écho rochelais
17 septembre 1892


Extrait du journal

LES LOIS SCOLAIRES Nous recevons communication de la pétition suivante, spécialement destinée à être signée par les hommes. Il s’en rédige une autre qui sera proposée à l’adhésion des femmes : Beaucoup de Français ont cru que ces lois feraient le bonheur du pays, mais les résultats sont tout l’opposé de ce que l’on espérait. On commence à connaître l’arbre à ses fruits. D’a bord pourquoi refuser d’apprendre la religion aux enfants des ouvriers dans les petites écoles puisqu’on l’apprend aux enfants des riches dans les collèges et lycées ? Puis, la dépense est énorme. Ces lois augmentent nos impôts de plu sieurs centaines de millions, et c’est le peuple qui paye. Tout devient en France plus cher que par tout ailleurs, parce que nous payons deux fois plus d’impôts que n’importe quel autre peuple. Les produits de l’élranger coûtant moins cher que les nôtres, nous envahissent. On les achète de préférence aux nôtres que nous ne pouvons plus écouler, et dès lors les ouvriers ont de moins en moins d'ouvrage. Ensuite les écoles sans religion sont la cause du déver gondage de la jeunesse et de la multiplicité des crimes commis par des jeunes gens et même par des enfants. En 1883, avant les lois scolaires, il y avait chaque année 26,000 cas de criminalité parmi les jeunes gens âgés de moins de vingt ans. Il yen a maintenant près de 50,000 par an. On connaît la parole accusatrice de Ravachol avant de mourir : « Si j’avais cru en Dieu, je n’aurais pas fait ce que j’ai fait. » Les crimes de ce malheureux et de tant d’autres montrent ce que peuvent produire les lois scolaires. On connaît aussi le mot de David, le jeune assas sin de Nantes: « Mon malheur est qu’à l’école on ne m’avait jamais parlé de religion. » Les hommes qui nous ont imposé les lois scolaires sont des bourgeois juifs et francs maçons qui ont cru nécessaire de corrompre le peuple pour le dominer et l’exploiter. Ce sont les pires ennemis de la classe ouvrière N’est il pas temps de dire à nos représentants qui nous dirigent si mal : « Ou bien vous chan gerez de conduite, ou bien nous changerons de représentants ? » Nous soussignés, éclairés par leurs résultats déplorables, nous demandons qu’on modifie les lois scolaires, qu’on enseigne la religion dans les écoles comme dans les collèges et les lycées, aux enfants dont les parents le deman dent et qu’on rende aux Conseils municipaux le droit de choisir les instituteurs et les insti tutrices. Le texte de cette pétition est accompagné des observations suivantes : Il faut faire signer celle pétition dans toute la France. Quelques hommes se grouperont pour cela en comité dans chaque commune et se feront aider par des personnes de bonne volonté. Les Comités, à mesure qu’ils se cons titueront, feront connaître leur existence Paris, bureau de la pétition, 5, rue Bayard. 11 y aura des Comités de femmes, comme des Comités d’hommes pour les communes et les départements. C'est même sur eux principale-...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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