Extrait du journal

Dans les espaces libres l’accord est unanime. Trois conseillers seulement, dont il va sans dire, M. André Lefèvre, avaient refusé de signer l’affiche du Musée SociaL Depuis six ans qu’un petit nombre d’acharnés convaincus ont entrepris leur campagne, l'idée a fait son chemin. Au début, nous osions à peine formuler quelques expresses réserves sur le lotissement de nos remparts. Aujourd'hui tous les intérêts ont pris conscience du véritable crime utilitaire qui serait commis par cette opération. Les intérêts les plus pratiques, ceux de la propriété bâtie, ne sont pas les moins actifs à représenter qu’une énorme ceinture de constructions nouvelles, après les nouveaux quartiers du Champ-de-Mars, entraînerait une dépréciation grave de la propriété parisienne. Au dernier congrès des propriétaires à Rouen, on n’a même pas voulu admettre le principe de ménager entre les parcs sur certains points un boulevard bordé d’immeubles. On veut un large anneau de verdure, des jardins entièrement libres; et l'on a vu que le nouveau président du Conseil municipal, M. Chérioux, a réservé un des principaux couplets de son discours d’ouverture à la nécessité de placer « la santé publique et la beauté attractive de Paris » au-dessus de tout, d’établir « un parc sans fin » de manière à ce que « le travailleur puisse en quelque sorte, sans quitter son travail et sa famille, faire sa cure d’air à Paris ». Ailleurs nos édites ont signé les déclarations les plus catégoriques. Enregistrons donc avec joie ces pronostics favorables au moment où le préfet de la Seine saisit l’assemblée communale du projet préparé entre l’Etat et la Ville pour la cession des fortifications. Mais les clauses de cette convention même sont-elles admissibles ? Tout est là, et c’est ce que, nous aurons l'occasion d’étudier bientôt....