Extrait du journal
militaires, extérieures, n’ont pas seulement le mérite de préparer le salut de la France et de la République. Ils ont aussi celui de nous garder de tout sectarisme. La lutte des idées. 1 émulation pour le bien public, peuvent et doi’vent classer les partis sans diviser les citoyens en sectes ennemies. Où sont les meilleurs'pa yées : ceux qui jettent la patrie dans la mêlée des partis, ou ceux qui la laissent au-dessus? Quant a nous, notre choix est fait entre ceux qui essaient de réaliser, sur les plans distincts qui conviennent, 1 union des républicains et I union des Français — et ceux qui excluent de la patrie quiconque ne partage pas leurs conceptions conservatrices ou rétrogrades. Sans vouloir épi loguer longuement sur les élections sénatoriales, je crois pouvoir constater qu elles portent un coup sérieux aux espoirs de M. Bonnevay. Deux faits éclatants s’en déga gent. D abord, le Bloc National n’a pas osé affronter la lutte drapeau déployé. On ne trouve pas ses candidats dans les statistiques. Un an après le triomphe bruyant du 16 novembre, il n’ose plus affronter*le corps électoral avec son étiquette. Quel meilleur aveu de son impopu larité? Un parti qui perd son nom est bien près de perdre son existence. En second lieu, les statistiques attribuent aux partis de gauche un gain de 5 sièges. Seraient-ils restés stationnaires, ce serait un gain de 50 % sur le 16 novembre, si 1 on admet que les gauches avaient perdu à cette date la moitié du terrain. Si l’on ajoute que, dans cette hanche, les républicains, déjà fort nombreux, avaient par conséquënt peu à gagner, et que le suffrage restreint est toujours moins avancé que le suffrage universel, on ne saurait sérieusement contester que le mouvement superficiel du 16 novembre est définitivement enrayéPendant que la situation se précise ainsi, le gouvernement oscille entre les deux voies, et le Bloc National, se sentant condamné, semble, vouloir faire une suprême tentative pour prendre le pouvoir. Lorsqu’on n’a plus rien à perdre, on se risque volontiers. Quant aux républicains, leur devoir est clair : en restant unis sur leur programme, ils sont sûrs de voir s'accentuer le courant irrésistible qui s’est dessiné. Yvon DELBOS....
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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