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L’Hermine, 7 février 1839

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L’Hermine
7 février 1839


Extrait du journal

que les étrangers manqueraient de prétexte, s'ils songeaient sérieusement à nous faire la guerre ? Admirable moyen d’é viter le combat, de montrer que l’on a peur , et de iaire pa rade de son impuissance! Oh ! jamais, aux époques les plus désastreuses de notre histoire , nous n’avons en à subir celle humiliation : serait-elle réservée à la France de juillet ? A. D. Nous avons été heureux, il y a quelques jours, de pou voir mettre sous les yeux de nos lecteurs l’extrait d’une leltie contenant des détails d’un bien grand intérêt sur l’arrivée et la réception à Alger de M6r Dupuch. C’est avec le même empressement et avec la même confiance de leur être agréables, que nous donnons aujourd’hui l’extrait d'une autre lettre, écrite aussi par un de nos compatriotes, qui , par sa position sur les lieux, ses moyens et son caractère, peut, mieux que personne , apprécier tout le mérite du vénérable prélat, en même temps que ce que l’on peut espé rer de son apostolat. « Alger, il janvier. » Pendant que le maréchal Valéc accorde, dit on. à contre-cœur , quelques mois de plus à l'administration d’une province dans laquelle il lait du bien , pendant qu’il compte les jours qu'il doit encore y passer , et qu'il épie le moment de faire une retraite opportune et honorable ; dans ce moment même , par un contraste bien d’.gne de remarque et bien admirable, si on savait en apprécier le sens, un autre homme arrive, étranger jusqu’à ce jour à tous les in térêts de la colonie , ignorant de ce qui s v passe , n’ayant aucune raison de supposer que la stabilité s’y établira , que la paix et la sécurité y régneront ; un homme qui ne vient y vivre dans aucun but de grandeur matérielle, dans aucun espoir de richesse ou de fortune quelconque, et qui pourtant se dévoue à cette terre inconnue , lui promet toute sa \ ie . tous ses efforts, tous ses talents ! Cet homme ne sait même pas s’il lui sera permis de faire le bien qu'il rêve ; il ne sait pas si dans peu de mois des dégoûts ne l’auront pas déjà abreuvé , si dans peu d’années îles travaux ou des dangers au-delà des forces et du courage de l'humanité n’auront pas été les compagnons habituels de sa vie ! Et, cependant, il s’engage pour toujours à les supporter, à les combattre , dût-il périr à la peine. » Ainsi, un maréchal de Fiance qui réunit dans sa main tous les pouvoirs , dont la volonté est souveraine, et dont l’expérience et la liante capacité sont respectées et admirées par tous, recule devant le fardeau d’uue mission tempo relle , parce que ses chances de réussite ne sont pas à son gré suffisamment nombreuses , et un évêque, un prêtn* catholique transplanté presque seul dans une région qui ne sait passa langue sacrée , au milieu de gens qui le renient . ou qui ne le connaissent pas , embrasse avec énergie , avec une sorte d’amour la carrière que l’on a ouverte devant lui ; il se dévoue à tous risques et dangers, pour avoir le droit et l'occasion de faire un peu de bien , si peu que ce soit. Il aura la patience d’attendre ; il ne se découragera pas si sa moisson tarde à mûrir ; il ne faiblira pas dans la poursuite de son œuvre ; et quand il devrait aller jusqu’au dernier jour sans que la consolation d’un beau et saint résultat lui soit donnée , il ne regrettera pas sa vie entière donnée en sacrifice, il l’offrira encore en faveur de la terre ingrate qui l’aura négligé, l^uel est, dites-moi, le plus grand, du prêtre ou de l’illustre chef? » Dimanche dernier a été un grand jour pour l' Afrique, je devrais dire pour le monde entier ! l!u évêque prenait pos session d’une église dans le point central de la côte d’Afrique. Le siège de Saint-Augustin , vide depuis quatorze cents ans, était de nouveau rempli ! Et c'est le jour de l’ Adoration des Mages, le jour qui célèbre l’apparition de la mystérieuse étoile , c’est ce jour qui avait été choisi par Dieu pour être la date du commencement des travaux de son serviteur Dire tout ce que cette cérémonie a en d’imposant , desolennel , de touchant, de pénétrant , de divin en un mot, serait une tâche impossible pour moi! Il y avait long temps, bien long-temps , qu’une telle émotion n’avait rempli mon âme ; c’était comme une visite du Seigneur. L’évêque officia le matin et le soir, en grande pompe. Il parla aux deux offices : le matin , pour bénir son église et son peuple ; le soir, pour annoncer sa mission et appeler à lui tout son troupeau. Je ne sais s’il est habile dans la chaire, je ne sais si comme...

À propos

Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.

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