Extrait du journal

1 épiderme de l’adolescent, les lignes imperceptibles que le sang fait bleuir. Ses longs yeux brillants étaient ombragés par de longs cils noirs qui tranchaient admirablement sur la blancheur de son teint. En voyant ses lèvres enlr’ouvertes pour sourir**, vous eussiez dit deux feuilles séparées d’une belle rose qui vient d’éclore et qui se sont repliées au souffle de la brise. Vous eussiez vu en même temps deux lignes de perles d'une blancheur si éclatante, si parfaite, qu’elles ressem blaient à celles qu en Orient les femmes portent à leur coiffure. La chapelle dans laquelle venaient d'entrer les jeunes époux était entièrement dépourvue de tout ornement religieux, à l'exception d’une statue de lit Vierge, en plâtre moulé, de grandeur humaine, et qui s’élevait au fond sur l’autel, Paul ainsi que Noémi s’agenouillèrent sur la dalle, et le prêtre, vénérable vieillard aux cheveux blancs, s’approcha d’eux pour leur donner la bénédiction. Le soleil, qui éclairait l’intérieur de la chapelle, cl dont les rayons semblaient donner à cette cérémonie plus de solennité et de joie, disparut tout à coup derrière un nuage noir et épais. En même temps, la brise s’éleva fortement On put entendre alors les arbres du cimetière s’agiter et frémir, comme ils semblent faire quand on creuse à leur pied une tombe nouvelle, ou quand le bruit de»pleurs monte à travers leur feuillage. De chaque côté de l'autel on avait placé un cierge orné, l’un de rubans roses, l’autre de rubans blancs. Au moment où le prêtre donnait sa bénédiction aux heureux amants, la porte de la chapelle tourna en grin çant sur svf gonds rouilles, le vent pénétra à l'intérieur et nu des deux cierges s’étcigriif....