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L’Intransigeant, 16 mars 1938

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L’Intransigeant
16 mars 1938


Extrait du journal

Le Parti communiste publie, ce matin, un manifeste. Il veut, dit-il, « sauver la paix ». Par quel moyen ? Ecoutez : « en mettant fin à la prétendue poli tique de non-intervention qui nous a conduits au bord dé l’abîme ». Nous fournirons à l’Espagne des armes et des avions, et ainsi nous éloignerons la guerre, car « le destin de la France se joue maintenant sur le pont d’Aragon ». Lisant ces choses, on croit rêver. La situa tion internationale nous est donc devenue si favorable que nous puissions, sans aucun danger, prendre un parti que M. Léon Blum lui-même, il y a deux ans, déclarait périlleux ? Et comment peut-on sauver la paix en four nissant aux adversaires un pré texte fort précis de faire la guerre ? Après tout, du moment que la géographie communiste annexe l’Aragon à la France, la politique communiste peut bien aussi déraisonner. Et il est fort vrai de dire que le papier souf fre tout. Seulement, aux braves gens qui se désolent parce que les communistes n’ont pas été ad mis dans l’union nationale,-de mandons s’ils verraient mainte nant sans émoi ces intervention...

À propos

Fondé en 1880 par Eugène Mayer, L’Intransigeant était un quotidien de tendance socialiste. Ce qui ne l’empêcha pas, lors de l’affaire Dreyfus, de se laisser aller à un antisémitisme farouche.

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