Extrait du journal
Une tour de perles Tokio, 23 septembre. — On remarque à l’exposition de Tokio. une tour bâtie eu per les artificielles. La construction de ce bibelot a exigé 11.195 perles pour la tour ; 235 perles pour les barrières et 21.500 perles pour- le gravier sur lequel la tour repose. On estime que cette fantaisie coûte 3251000 yens. Le yen vaut, au couré du jour, en raison du change, près- de cinq francs. ’ LES HEURES NOUVELLES Nous, et les autres 1 Oui, le Times a raison de l’écrire,' nous avons traversé une phase.critique, « Jus qu’à samedi soir la situation entre les Alliés était devenue plus inquiétante qu’elle .ne fut jamais. » . Enfin, après les longs, pourparlers qu’on connaît, les puissances France, Angleterre, Italie sont parvenues à s’accorder; sur l’invitation commune à faire à la Turquie. Et, du coup, l’Entente a été sauvée. C’est un fait. Mais comment s’est-on accordé ? C’est que chacun y a, mis du sien. C’est-à-dire que chacun a dû faire des concessions en échange de celles, qui étaient consènties par le voisin. Lord Curzon a accepté de signer la lettre commune aux Turcs. Mais il a fallu l’édulcorer, cette lettre, la faire' beaucoup moins précise que ne l’eût voulu M. Poincaré, glisser notamment sur l’oc cupation de Chanak où s’entête M. Lloyd George à lui tout seul. Il a fallu, aussi, rester vague sur cette neutralisation ■ desDétroits dont, sans y insister, on parle de confier la garde, à la Société des Nations. Mais avez-vous bien réfléchi que cette S.D.N.. qui entend de si beaux discoursà Venise, ne paraît faite que pour ça ? Quelle action aurait-elle, quelle force prendraient ses décisions puisqu’elle n’a pas les moyens matériels de les faire appliquer ? Lors donc que nous parlons de lui confier la surveillance des .-Détroits, il -faudrait préciser ce que chacun des Alliés entend par là. La France, naturellement, est de bonne foi. Elle l’est toujours. Elle en fait son élégance et sa règle, même si- ça lui coûte cher. Nous comprenons donc que, si la conférence de Venise aboutit à la paix, rêvée, tous les Alliés, et aussi les peuplés riverains de la mer Noire et de la Marmara étant, y compris la Turquie, entrés dans la Société; des Nations, confieront à ^elle-ci un mandat précis, avec une petite armée internationale, dotée d’un budget’ auto nome, et qui veillera, pour .Je compte de la Turquie comme pour celui des autres puissances, sur le passage libre des défilés et sur leur non-fortification. Mais n’est-ce pas là un rêve-bien uto pique ? On le croirait, à entendre M. Lloyd George qui, dans ses journaux, dans ses déclarations aux journalistes, continue à témoigner de la même intransigeance.. Pour lui, la S.D.N.. n’est qu’une figure vague et sans réalité. Le Premier britan nique, quand il l’aura démontré à Venise, demandera à la conférence de confier les clefs du Bosphore au contrôle interallié des grandes puissances, c’est-à-dire, en réalité, à l’Angleterre qui, n’ayant jamais quitté la zone neutre asiatique* aura, en fait, le trousseau de clefs dans sa poche. Voilà, évidemment, ’ce qui se prépare. Reconnaissons, d’ailleurs, que M. Lloyd George ne cache pas son jeu. Et tenonsnous sur nos gardes, car si l’Entente est, cette fois encore, maintenue au profit d’un seul, sans compensations pour les autres, nous nous lasserons d’être toujours dupés. LEON BAILBY...
À propos
Fondé en 1880 par Eugène Mayer, L’Intransigeant était un quotidien de tendance socialiste. Ce qui ne l’empêcha pas, lors de l’affaire Dreyfus, de se laisser aller à un antisémitisme farouche.
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