Extrait du journal

Voyez la question ouvrière. Quand on pénètre au fond de la pensée, ou plutôt du « vouloir » socialiste, on perçoit que la lutte de classes, qui ne devait être qu'un moyen, est devenne un but, et qu'elle est remplacée par la haine des classes, et ceci la fait ressembler beaucoup plus à de la jalousie plébéienne qu'à un principe sorial. Suivant la très juste remarque de M. Lucien Corpechot. la foule ne veut pas, si elle est privée de jouissances, que d'autres jouissent de la possession du bon ou du beau. C'est une grande erreur aux yeux du philosophe comme du politique. Le socialisme aura beau faire on ne verra lamais tous les tâcherons devenir rentiers Du simplement ministres. Mais si la conscience du devoir professionnel, celle du devoir social, celle du devoir tout rourt pénétraient le prolétariat en même temps que le patronat, quelles espérances lublimes ne pourrait-on pas concevoir Voyez la question de la natalité M. Desehanel l'a dit au Congrès de Nancy ̃ L'action des lois, ici, serait inefficace si elle n'était secondée par les moeurs. C'est d'une œuvre morale qu'il s'agit, c'est l'hyKiène des esprits qu'il faut améliorer, c'est la stérilttP des âmes qu'il faut atteindre, c'est un mal d'opinion, c'est une crise de volonté qu'il faut guérir. Forts de leur Fgoisme ingénu, de leur éducation morale incomplète ou faussée, les jeunes couples se ruent vers le plaisir qu'ils confondent avec le bonheur et trop souvent, hélas il leur arrive de tuer ce qu'ils aiment. Le plaisir est éphémère s'il ne s'attendrit pas pour finir en bonheur. Le plus clair de notre bonheur, nous ne le puisons pas en pous-mêmes, mais il nous vient des autres, pt la joie suprême, un poète grec l'a définie ainsi il y a 3.000 ans « Douce est la lumière du soleil, doux est le spectacle de la mer paisible ou celui d'un grand fleuve, DU celui de la terre qui fleurit le printemps. douces mille choses encore; mais il t'est pas de plus doux spectacle que de roir, apres les tristesses d'une vie lourde....