Extrait du journal

Nous croyons que c'est là un procédé d'intimidation auquel ne songent qu'un petit nombre de parlementaires. La Chambre y est nettement opposée, de même que le président de la République. Que deviendrait d'ailleurs, dans ce cas, le budget de 1931, et surtout la commission d'enquête ? L'opinion ne manquerait pas de dire que c'est pour la supprimer et pour étouffer des scandales politico-financiers gênants qu'un parti de gauche a eu recours à cette solution extrême. Plus encore qu'en 1877, la dissolution apparaîtrait à tous comme un coup d'Etat. Ce qu'il faut réaliser pratiquement, noua ne nous lasserons pas de le répéter parce que c'est là le seul but à atteindre et c'est une trêve telle que la déclarent nécessaire les partis du centre Il n'y a jamais eu, au Palais-Bourbon, quoi qu'on en dise, crise de majorité. Le jour même où, au Sénat, M. Tardieu était renversé par trois voix (lesquelles ne s'opposaient d'ailleurs ni à son programme, ni -sa personne), ce même jour, dis-je, M. Paul Raynaud, ministre des Finances, obtenait à la Chambre, sur un chapitre délicat du plan d'outillage national, 60 voix de majorité. C'est là un fait symbolique, une démonstration significative qu'il ne faut pas oublier si l'on veut porter sur la situation parlementaire un jugement impartial....