Extrait du journal
par un pacifisme décevant, certains chez nous, ne voulaient pas croire au danger, qui n’en existait pas moins. Le plan pourtant était parfaitement clair, une poussée rapide sur Paris devait nous réduire, le reste serait venu ensuite rapidement. La puissance économique de l’Alle magne, sa surproduction, sa popu lation très dense qui étouffait dans des frontières trop étroites, tout cela l’incitait à la grande poussée vers l’Ouest. Personne, en Allemagne, ne mettait en doute le résultat, n’avaitelle pas d’ailleurs pris toutes ses pré cautions ? Un espionnage mondial mis à son service, dans toutes les grandes villes du monde des sociétés alleman des, dans de nombreux pays des jour naux allemands,des écoles allemandes, tout cela encouragé par les consuls et une active propagande chez les neutres, tout lui permettait de croire au succès. Nous n’avons pas lieu ici d’être étonnés, n’y avait-il pas à Cognac, un ancien officier allemand, de 1870, qui se vantait de maintenir en Charentes la pensée allemande ? On ne saurait méconnaître que le coup était savamment monté,mais la Marne arrêta net ces beaux projets. M. l’abbé Wetterlé ne doute pas de la victoire, mais il veut qu’elle soit complète. Rien, d’après lui — et nous espérons que cette idée est celle de tous les Français — ne serait plus funeste pour notre pays, qu’un demi succès. L’Allemagne voulait nous anéantir, nous rançonner à cinquante milliards, nous inonder de ces pro duits, au moyen d’un traité de com merce avantageux, sans parler des annexions de territoires. Il faut tenir compte de tout cela et la payer de même. Il s’agira donc de la mettre dans l’impossibilité de nuire. Autre ment tout serait à recommencer et avant longtemps, et, tout marcherait contre nous. Ne pas oublier que sa population atteindra, dans quelques années, plus de 70 millions d’habi tants, tandis que nous en aurons moins de 40 millions 1 Ne pas oublier non plus que les jeunes gens de 14 à 16 ans y sont actuellement au nom bre de 4 millions, tandis que nous n'en avons en France qu’un million...
À propos
Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.
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