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La Croix, 2 avril 1921

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La Croix
2 avril 1921


Extrait du journal

Maintenant que vous connaissez La Taupe fils, je vais vous présenter La Taupe père. Tel père, tel fils. Cet illustre père avait mis tous ses soins à façonner à son digne fils une cervelle identique à la sienne ; il y était parvenu sans diffi culté, tant il est vrai que les enfants sont davantage portés au mal qu’au bien. D’abord, La Taupe père avait décrété solennellement et décidé que son fils ne ferait pas sa première communion. Pas de ça ! Ta liberté, mon fils ! Il l’avait cependant fait baptiser, son fils. Il est vrai qu’on n’a jamais su pour quoi. Ne cherchez pas la logique chez ces gens-là ! Le fils La Taupe, librement et laïquement piloté par son inoffab’e père, fai sait des progrès considérables dans la voix de la liberté. Livré à ses mauvais instincts, aucun obstacle sérieux ne venant les contra rier, il était devenu en tous points con forme à l’idéal paternel. Et -le père cou vait du regard ce noble rejeton de ses idées fausses et pernicieuses. Ta liberté, mon fils ! Et ce crétin de père favorisait du mieux qu’il le pouvait la course folle du fils : course aux plaisirs, à l’indiscipline et au désordre. La malheureuse mère, impuissante à redresser les. torts et les errements de son fils, était morte de chagrin. *** Or, il arriva qu’un jour La Taupe père se mit au lit. Il était bien malade ; sa santé ruinée et compromise par de nom breuses parties de plaisirs, demandait des soins sérieux et attentifs. La fièvre vint. Le médecin, appelé, constata une pleurésie purulente. Il ne restait plus à la maison que le fils pour soigner le père ; de charitables voisins étaient venus s’offrir pour -por ter seroutS* au malade, mais retenus par leurs occupations quotidiennes, ils ne pouvaient pas se plier facilement aux exigences que demandait une maladie aussi grave. Lç fils, à la hâte, avec une répugnance marquée, s’approchait bien du lit pour donner une potion à son père, puis il...

À propos

La Croix est un journal catholique conservateur créé par Emmanuel d’Alzon, prêtre de la Congrégation des assomptionnistes, en 1880. Quotidien depuis 1883, il continue d'être publié de nos jours, dans une version bien moins partisane et religieuse que par le passé.

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