Extrait du journal

La lettre motivée de S. Em. le cardinal Andrieu interdisant au clergé « de faire partie à un titre quelconque des établis sements scolaires dont les élèves suivent les cours du lycée ». devait susciter quelque émotion. Cela n’a pas manqué. Le Journal des Débats en particulier et M. de Narfon dans le Figaro, ont critiqué ■sur leur mode habituel, l’acte épiscopal dont l’importance considérable leur est ap parue avec d’autant plus d’évidence que l’éminent prélat déclare « ne pas s’étre in spiré de circonstances locales. » C’est donc une question de principe qui est posée. Chacun voit qu’elle est très grave. De là l’inquiétude de nos confrères. Et cependant tous deux se bornent à op poser à Son Eminence un argument ad hominem. Vous vous appuyez, disent-êils en substance, sur la lettre collective des évêques de 1909. Or, cette lettre ne vise que renseignement primaire. Donc... Nous sommes étonnés que, voulant atta2uer un document aussi grave, Journal des débats et Figaro se bornent à une aussi faible argumentation. Les évêques, il est vrai, en 1909, n’ont parlé que de l’école primaire parce qu’ils s’adressaient à ce moment à la masse des fidèles dont les enfants suivent les cours primaires. Mais les principes qu’ils posaient sont vrais pour tout établissement d’instruction. Avant tout, disaient-ils, nous tenons à affirmer « votre droit » et « votre devoir » de choisir, pour vos enfants, une école où ils puissent être élevés selon vos principes religieux... Le principe de la neutralité religieuse (est) faux en lui-même et désastreux dam ses conséquences... A toutes les époques, et pour tous les pays, les Souverains Pontifes ont dénoncé et condamné l’école neutre... C’est un devoir rigoureux, partout où il existe une école chrétienne, d’y envoyer vos enfants, à'moins qu’un grave dommage ne doive en résulter pour eux et 'pour vous... Qui niera que ces principes sont généraux èt que, par suite, de même que l’épiscopat en faisait, l’an dernier, l’application a l’écoie primaire, les parents doivent en faire la règle de leurs décisions pour l’enseigne ment secondaire ? Quant au cardinal de Bordeaux, il s’est borné à en tirer une conséquence spéciale pour le clergé de son diocèse. En fait, les applications à faire par les parents vont beaucoup plus loin. Et l’on ne saurait trop blâmer la légèreté avec laquelle ils compromettent trop souvent la foi de leurs enfants par le choix des établisse ments où ils- les envoient. Qu’après cela, les Débats plaisantent sur ce que « le prélat lit les journaux d’un œil un peu distrait », que le rédacteur du Figaro insinue que lui, qui est passé par un Grand Séminaire, connaît mieux sa théo logie que le cardinal, on s’étonne de ces facéties en matière aussi capitale, et les...