Extrait du journal

ortons-nous près de ceux que le progrès allume. . Voici une dtô bien moderne. Les ateliers ne chôment pas; môme cette nuit, les fournaux sont allumés, et on ne peut pas prétendre, nous dit-on, que pour sauver l’&me des ouvriers on puisse s’exposer à per| dre du charbon. I A six heures du soir , les travailleurs ont changé de brigade, ceux qui rentrent ne voient pas ceux qui sont déjà partis, et cas derniers, devant leurs fournaux, suent, s’é puisent, blasphèment....., C’est l’heure où Jésus descend sur la terre. A l’aube, ils reviennent tout noirs se jeter sur leur grabat. Pauvres ouvriers, quel sort - on vous fait ! * D’autres ont pour bûche de Noël le foyer de la locomotive; ils passent à tonte vitesse au milieu des clochers qui les appellent; mais, eux, ne s’arrêtent qu’à l’hôpital. Vite! vite! la France ne connaît pas de jour de fête. Quelle est la locomotive qui oserait siffler en Angleterre, en Amérique, en Allemagne même, la nuit de Noël? Une seule. Celle qui tire le train interna tional venant de France. ■' *** Pauvre France, tu reconstitues un monde comme celui que Jésus trouva. « Ah! le progrès ; est venu éteindre notre bûche de Noël Jusque dans notre cheminée; nous ne voyons plus que calorifères & air chaud, k eau chaude, A vapeur chaude, les quels soufflent un vent desséchant dans nos poitrines par leurs boqches de feu. j Nous ne nions pas ,1e progrès, la houille, les tuyaux de gaz; c’est merveilleux, mais nous regrettons Pâtre et la lampe fumeuse, car le gaz, même celui qui éclaire la messe de minuit et nous brûle les yeux, çops ré vèle les-esclaves qui sont aux cornues de l’usine et qui n’ont pas de Noël ! ') ->** . y Eh bien, dans nos vieilles campagnes où il n’y avait pas sans doute de société protec trice des animaux, en mémoire du bœuf de la crèche, On réveillait les bestiaux pour leur faire faire réveillon aussi. On écartait la neige pour préparer des miettes de pain aux oiseaux, l Dans les pays du Nord, on élève sur un arbre une belle gèrbe toute garnie de son grain, pour que les oiseaux se fassent l’illu sion de croire que c’est la moisson. Il faut que 1 allégresse soit partout et dé borde de l’homme A tout son empire. Le conseil municipal de Paris n’a trouvé d’autre réjouissance à offrir à sa bonne ville de Paris que de lui annoncer qu’il tiendrait séance, comme de coutume, afin de n’occu per de ses affaires. Et M. Ferry n’a trouvé d’autre réjouissan ce pour les lycées que de leur annoncer que les congés de Noël étaient supprimés. Ah! de grâce, au lieu de ces gens-là, rendez-nous notre vieille bûche. Le Moine....