Extrait du journal

Paris, 21 mars. — M. Paul Reynaud a fait, ce soir, à un poste privé de radio diffusion, une nouvelle causerie sur la nécessité de l’union nationale. Après avoir proclamé comme un fait « que le Parlement est en retard sur le pays qui veut l’union de tous les Fran çais », le député de Paris a montré com ment tout affaiblissement de la France est une menace pour la paix. Et l’ancien ministre a conclu ; — Il faut du neuf, il faut du hardi, il faut du grand pour sauver la France. « Quel magnifique manifeste que celui des intellectuels français, hommes de toutes opinions, depuis l’extrême droite jusqu’à l’extrême gauche, de Bernanos à Malraux, en pas-ant par François Mauriac. Montherlant et Louis Gillet ! Quel exemple ils ont donné aux hommes politiques, incapables de s’élever audessus de leurs querelles d’hier ! « Je veux vous quitter sur une parole d’espoir. « Il y a dix jours, après l’audition de M. Léon Blum par la minorité, quatre voix seulement se sont jointes à la mienne pour accepter l’idée d une récon ciliation entre les Français, enfants d’une même patrie. « Aujourd’hui, ces quatre sont déjà soixante et un. « Je m’adresse à vous, qui m’écoutez pour vous dire : « Vous êtes l’opinion publique ; c’est de vous qu’il dépend que ce mouvement devienne irrésistible et sauve le pays. »...