Extrait du journal

Du Capital : Une des leçons politiques léguées par le xix" siècle semblait être qu’au sein des Etats démocratiques, la lutte des partis était, non seulement une consé quence fatale du régime parlementaire, mais la condition môme du jeu normal du système; les partis, par leur rivalité doctrinale et électorale, participaient à l’éducation populaire, et mettaient les citoyens à même d’exercer leur choix en pleine connaissance de cause. Leur lutte constituait un élément fécond de pro grès, car elle les amenait à promettre et à réaliser toutes les réformes que l’état de la société permettait d’accomplir. Sans doute, lorsque la Nation était soumise à l’extrême péril de la guerre, était-il indispensable de grouper en faisseau toutes les forces morales et maté rielles du pays; mais, si cette « union sacrée » devait être consentie pendant la guerre, beaucoup s’insurgeaient contre l’hypothèse d’une trêve durable des par tis, en temps de paix. Aussi, en 1922, 1924, 1928, la plupart des républicains avancés de France ne purent-ils se rési gner à admettre la légitimité de l’Union nationale, recommandée par les modérés, et qui leur paraissait fausser le principe même du régime. Cette opinion, qui semblait légitimée par l’expérience du xix" siècle, est, 11 faut le reconnaître, démentie par les événements récents....