Extrait du journal

Dans ces conjonctures, une seule puissance est en situation de sauver la Conférence du désarmement, c'est la Russie soviétique, et elle possède trop le sentiment de ses intérêts pour ne pas saisir l'occasion qui lui est offerte. Ce n'est certainement pas pour des raisons sentimentales que l'U. R. S. S. s'est rapprochée de Genève. Elle s'est bornée à tirer 'parti des fautes du Japon. L'essentiel est qu'en utilisant pour sa propre cause les déceptions causées par Tokio aux amants de la S. D. N., elle serve aussi la cause de la paix. Or, la Russie a présentement un rôle magnifique à jouer : Puissance révolutionnaire, elle rentre dans le concert européen sous le signe des idées de sécurité et de stabilité, qu'elle rafraîchit et qu'elle vivifie. Précisément, on écrit un peu partout que ia Conférence du désarmement doit, pour un temps au moins, se transformer en une conférence de sécurité, et c'est l'opinion de beaucoup de journaux anglais. Défendues par la France, ces vues paraîtraient sans doute insuffisamment nouvelles. 11 n'est pas mauvais que la Russie vienne leur prêter sa jeune énergie. D'autant que l'entrée prochaine de l'U. R. S. S. dans la S. D. N. est un événement dont l'intérêt ni la portée ne sauraient échapper à aucun des ligueurs. En même temps que ses projets, la Russie apporte sa force, une force qui manquait aux institutions genevoises....