Extrait du journal

La faute en est d'abord aux fonctionnaires eux-mêmes. Les uns n'ont pas assez de caractère pour demander à leur propre conscience leur règle de conduite et ne se rendent pas assez compte qu'il ne sert pas à grand chose de toujours trembler pour sa situation, et qu'au contraire on ne perd jamais rien à faire son devoir. Les autres, poussés par ce zèl, imbécile particulier aux gens sceptiques et qui les porte, comme disait Pelletan, à aspirer leurs convictions « par les narines », n'ont pas d'autre préoccupation que de prendre le vent sans s'apercevoir même que le vent peut changer. Quelques-uns enfin, parvenus prétentieux, et se figurant qu'il suffit de se frotter à des réactionnaires pour devenir à leur tour « des gens très , bien », cherchent à se faire pardonner des origines politiques plus ou moins reluisantes, par une hostilité insolente à l'égard de leurs anciens compagnons d'armes, à l'égard des vieux républicains....