Extrait du journal

- Il sait bien que le peuple russe n'a que faire de la Mandchourie. Il sait bien que moujicks, marchands, bourgeois ne partiront plus, sur soin ordre, pour la folle tuerie. Il. sait qu'il n'a pas de généraux, pas d'hommes d'Etat dans son entourage, pas 'de conseillers désintéressés. Il n'a que des prêtres, des « hommes de Dieu» pour chanter des prières et recommander le massacre en permanence. Il sait tout cela. - Il voit son impuissance et pleure de rage peut-être s'il lui reste au cœur quelque énergie d'humanité. Mais qu'y faire ? Il craint la paix plus que la guerre encore. Car la paix venue, ce sera l'heure des comptes. Il n'évitera pas de faire succéder au régime de mort qui s'effondre de toutes parts un régime de vie à organiser. Quelle organisation, sinon de droit humain ? Et comment concilier le droit des hommes à la plénitude de. la vie avec l'autocratie qui ne peut subsister qu'aux dépens de la vie générale, que par l'amoindrissement des vies particulières ? Etre QIU n'être pas? L'heure a sonné de résoudre le problème. Et l'homme qui détient en ses mains la toute-puissance n'en sait que faire, et regarde, inerte, l'aiguille scander les minutes fatales de sa destinée. Il parle maintenant, comme après chaque défaite, de convoquer une assemblée nationale et déjà l'on discute les moyens d'y fabriquer à t.out prix une majorité soumise. Que se propo-se-t-on de faire ?. Simplement de rejeter sur le pays la responsabilité de ce qui va suivre, et de conserver ■ à l'autocratie la réalité d'un pouvoir qui n'est que d'impuissance. Mais le monde se meut, une Russie naît à la vie publique, et dans la guerre ou dans la, pais il faudra . que l'absolutisme rende ses f mninlp?....