Extrait du journal

C'est la plus misérable et la plus odieuse des guerres a,u couteau. Il faut avoir perdu toute pudeur pour ne point sentir combien de telles armes sont infâmes. La religion a été plus violente en d'autres temps, jamais elle n'a traîné si bas. Ceux qui attentent ainsi à la liberté et à la conscience des pauvres et des travailleurs, sur qui leur fortune leur donne barre, commettent un crime singulièrement vil et lâche. Ils sont bien fo'us s'ils croient que la démocratie n.e finira pas par se défendre. De telles pratiques justifieraient toutes les mesures de sauvegarde et de représailles. Elles rendent plus que légitima, — elles rendent nécessaire — le monopole de j'enseignement primaire. Plus d'un qui, en théor rie, hésiterait devant l'idée de ce monopole, est forcé de reconnaître que c'est le seul moyen d'empêcher de faire le vide autour de l'école par des procédés aussi ignobles. Puis, messieurs les cléricaux Font-ils sûrs d'être assez forts, dans la France' du vingtième siècle, pour hasarder une lutte de cette, nature ? Que diraient-ils si on répondait à leurs mises en interdit par des procédés analogues ? Ils ont l'a.rgent; mais la démocratie a îe pouvoir. Ce qu'ils tentent, c'est je ne sais quelle chouannerie à coups de pièces de cent sous; c'est une sorte de guerre civile exaspérante, pénétrant dans la vie privée, cherchant à tuer par le dénuement. C'est leur rendre service que de leur crier : gare ! Une telle guerre civile pourrait bien se retourner contre eux....