Extrait du journal

Iac sujet de la question, vous le connaissez et pour cause : on le traite partout depuis plusieurs semaines. Quelle doit être l’attitude réciproque des radicaux et des socialistes? M. Jaurès nui a cessé de polémiquer avec M. Guesde, son ancien adversaire du Congrès d'Amsterdam, pour discuter avec les radicaux, demande que l’on oppose à ces derniers dans le plus grand nombre de circonscriptions possible des concurrents choisis par le parti socialiste unifié. Je n’y vois, personnellement, pas d’inconvénients. J'ajoute bien vite que io n’y vois pas non plus de grand avantage. Il semble que ce soit affaire de probité et de clarté que d’exposer et de préparer dos programmes différents au suffrage universel. Mais il peut arriver que ce soit la confiiez on et la duplicité qui résultent de colle tactique. Si le pays se partageait en Ire radicaux et socialistes la nécessité de leur concurrence serait certaine. Mais ils ne sont pas les seuls qui cherchent à exercer une action prépondérante. No pense-t-on pas que des tiers s’efforceront de profiter de leur opposition si théorique qu’elle soit, si courtoise qu’elle demeure axer assurer la défaite de ceux des républicains qui depuis quelque» années ont porté les plus rudes coups à la pause réactionnaire. Imaginez un instant la candidature aux élections législatives de VValdock-Itousseau ou d’Emile Comhcfi énergiquement combattue par un socialiste olxseur et dites franchement de quel côté vous supposez que se Feraient portés les suffrages cléricaux? D’ailleurs rien ne démontre que la môme tactique ne pourrait pas servir à assurer le succès d’un concurrent radical de M. Jaurès ou de tel autre de ses collègues socialistes qui se serait signalé par sa fermeté républicaine et son intransigeance anticléricale....