Extrait du journal

LES PARTISANS DU 31 DÉCEMBRE 1899 Arguments divers en faveur de cette opinion — Une discussion trop ani mée. — Un télégramme extraordinaire Ce n’est plus de la passion, c’est de la rage. Tous répondent à la fois et tous veu lent avoir raison. Je ne me serais certes pas douté que cette vieille question, que tout le monde pourrait trancher, allait se réveiller avec cet éclat. Chaque courrier m’apporte un flot de lettres, et je vous avoue que je n’ai pas encore trouvé la solu tion vraie, indiscutable, mathématique. Si j’en crois d’ailleurs un correspondant, cette question eut de tout temps pour ré sultat d’exciter des discussions ardentes : Paris, le 7 juiu 1891. Monsieur le rédacteur, Je suis absolument de l’avis de mon con frère F. B., et je puis même vous dire que cette question a été chaudement discutée à Nogent-le-Rotrou, à la table d’hôte du Chêne dore, que deux pensionnaires qui n’étaient pas du même avis ont failli se battre ! J’étais bien jeune alors, mais je n’ai jamais oublié cette chaude discussion, parce qu’elle valait cet taincracnt la peine qu’ou ne l’oubliât point. Je « faisais » alors ma mathématique élé mentaire et je me souviens fort bien que je donnai raison à celui des deux discuteurs qui prétendait que le dix-neuvième siècle finirait le 31 décembre 1899. Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l’ex pression de mes meilleurs sentiments. Saint-Eman. Fort heureusement que la discussion a lieu par correspondance et que nous ne sommes pas exposés aux pugilats dont parle M. Saint-Eman. Çt, à ce propos, ne vous semble-t-il pas qu’il y aurait quelque intérêt à traiter certaines questions par correspondance ; on y perdrait quelques séances parlementaires agitées, mais on y gagnerait de ne pas déconsidérer la repré sentation nationale par des scènes dont il est regrettable de publier le compte-rendu. Par exemple, les opinions ne perdraient rien ni de leur vivacité, ni de leur bruta lité. D’ailleurs, j’ai pour habitude de tou jours biffer les gros mots qui ne prouvent rien, au contraire. La personne qui croit avoir confondu son adversaire en le traitant d’imbécile, ne prouve pas qu’elle est sûre de ses arguments, puisqu’elle a recours aux grossièretés. Vauvenargues a écrit : « Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort ». Ceci dit, laissons la parole aujourd’hui à ceux qui affirment que le dix-neuvième siècle Finira le 31 décembre 1899. Non pas que je n’aie lu des quantités de lettres qui combattant cette opinion, mais il faut procéder par ordre. s Notre correspondante de Millau avait mi un billet de 1,000 francs à la disposition des pauvres si on lui démontrait que le dix-neuvième siècle finissait avant le 31 dé cembre 1900, elle désirait que le gant fût relevé par une personne de son sexe. C’est le cas. Mme T... écrit de Saint-Cloud : La vie humaine se compte de 0 à 1 (lr0 année), de 1 à 2(2'’ année). L’ère moderne a commencé à la naissance de J.-C. Si au lieu d’être crucifié à 33 ans, J.-C. fût mort centenaire, il eût été de Van 99 A l’an 100 dans sa centième année et fût entré au début de l’an 100 dans sa 101e année ou dans son deuxième siècle. L’ère moderne ayant commencé, comme la...