Extrait du journal

— Monseigneur, j’aurais le regret de vous désobéir. Le spadassin avait prononcé ces mots avec un accent si convaincu, que lo car dinal, voyant qu’il faisait fausse route, employa im autre moyen. — Et, dit-il, non sans soupirer, si je vous achetais vos services ? — Pcuh, fit Larapière, avec un cer tain mépris pour la générosité de l’Ita lien. — Si je vous laissais libre de fixer vous-même votre prix ? — En ce cas, je conviendrais avec vous que l’air de Paris ne me vaut rien, et qu’une absence de quelques jours ne pourrait qu’être utile à ma santé et sur tout à ma bourse. On lo voit, l’avarice avait fait chez l’infortuné de rapides progrès, puisque pour satisfaire cotte nouvelle passion, il conseillait à se séparer de sa belle. — Voyons de quoi il s’agit? dit-il. — Le duc de Cerny vient d’avoir avec moi un long entretien. — Jo sais cela. — Savez-vous aussi co qu’il est venu mo demander? — Peut-être. — Je l’ai autorise à réunir quelques compagnies de mousquetaires et à se mettre à la poursuite de la duchesse do Longueville. — Vous avez eu tort. — Tort, et pourquoi ? Pensez - vous donc que le duc soit disposé à mo trahir ? — Non. — Alors jo ne comprends plus. — Monseigneur, le duc de Cerny re joindra la duchesse do Longueville et l'arrêtera, si la chose est possible; seule ment une fois la duchesse arrêtée avec les conspirateurs, comme le prince do Coudé est à Vincennes, la remo n’aura plus tien à redouter, et......