Extrait du journal
C’est ce que n’ont pas compris les di recteurs, — ces contempteurs du talent humble et nu, ces courtisans du succès quand même. Ils avaient fait preuve d'une profonde inintelligence et d’une absence de sens littéraire complète en dédaignant une œuvre qui, à coup sûr, pouvait même aux veux les plus exercés ne pas paraître ren fermer le germe ne succès de deux cents représentations, mais qui offrait les qualités les plus heureuses et les plus attrayantes, les plus méritantes surtout. Ils n’ont peut-être pas fait preuve de beaucoup plus de coup d’œil en jetant après les Inutiles des traités en blanc sous les pieds de M. Cadol, en renché rissant tous à l’envi sur ce gros lot ga gné à la loterie du théâtre. C’a été la même chose pour ce pauvre Mallefille que l’on a laissé mourir de faim pendant la moitié de sa carrière, et dont, après la fortune des Sceptiques, on est venu inutilement fatiguer la sonnette et user le paillasson, alors qu’il n’avait plus de force que pour souffrir et de temps que pour mourir! M. Larochclle, lui, était dans son droit, et, je l’ajoute, dans son devoir, en accueillant la Fausse monnaie. Il devait à tout prix offrir promptement à l’auteur des Inutiles une place avantageuse, et l’œuvre nouvelle, quelle qu’elle soit, a des qualités qui, à coup sûr, ne laissent point la défaite sans honneur, si dé faite il y a. Bien plus, — il ne fau drait pas conclure de tout ce qui précède, que dans ma pensée M. Cadol ne retrouvera plus de succès au théâtre. Dieu merci, nous n’en sommes pas encore tombés à ce point que l’esprit, la finesse, l’observation ne puissent nous tenir lieu de ces aptitudes vulgaires, de ces acquis du métier qui ont fait réussir tant d ou vrages médiocres. Mais il me semble que...
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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