Extrait du journal
Contraint de quitter le sol de mon pays, je proteste, au nom du droit, contre la violence qui m’est faite. Passionnément attaché à la Patrie, que ses malheurs m’ont rendue plus chère encore, j’y ai, jusqu’à présent, vécu sans enfreindre les lois. Pour m’en arracher, l’on choisit le moment où je viens d’y ren trer, heureux d’avoir formé un lien nouveau entre la France et une nation amie. En me proscrivant, on se venge sur moi des trois millions et demi de voix qui, le 4 octobre, ont condamné les fautes de la République, et l’on cherche à intimider ceux qui, chaque jour, se détachent d’elle. On poursuit en moi le principe monarchique dont le dépôt m’a été transmis par celui qui l’avait si noblement conservé. On veut séparer de la France le Chef de la glorieuse Famille qui l’a dirigée, pendant neuf siècles, dans l’œuvre de son unité nationale, et qui, associée au peuple dans la bonne comme dans la mauvaise for tune, a fondé sa grandeur et sa prospérité. On espère qu’elle a oublié le règne heureux et pacifique de mon aïeul Louis-Philippe et les jours plus récents où mon Frère et mes Oncles, après avoir combattu sous son drapeau, servaient loyale ment dans les rangs de sa vaillante armée. Ces calculs seront trompés. Instruite par l’expérience, la France ne se méprendra ni sur la cause, ni sur les auteurs des maux dont elle souffre. Elle reconnaîtra que la Monarchie, traditionnelle par son principe, moderne par ses institutions, peut seule y porter remède. Seule, cette Monarchie nationale dont je suis le représentant, peut réduire à l’impuissance les hommes de désordre qui menacent le repos du pays, assurer la liberté politique et religieuse, relever l’au torité, refaire la fortune publique. Seule, elle peut donner à notre société démocratique un gouverne ment fort, ouvert à tous, supérieur aux partis et dont la stabilité sera pour l’Europe le gage d’une paix durable. Mon devoir est de travailler sans relâche à cette œuvre de salut. Avec l’aide de Dieu et le concours de tous ceux qui partagent ma foi dans l’avenir, je l’accomplirai. La République a peur : en me frappant elle me désigne. J’ai confiance dans la France. A l’heure décisive je serai prêt....
À propos
Lancé en 1878, La Gazette de Château-Gontier fut un bihebdomadaire, puis un hebdomadaire local. Collaborationniste pendant l’occupation, il est interdit en 1944.
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