Extrait du journal
PARIS. PAS DE RÉVOLUTIONS. Ou lisait hier dans la Presse : « La petite escadre que l’Angleterre envoie dans les eaux de Naples a le privilège d^occuper la presse pres que autant que les nouvelles deSébastopol, et la grande question est naturellement de savoir si le gouverne ment français s’associe à cette démonstration. L’Uni vers a positivement affirmé le contraire, et la Gazette de France serait enchantée de partager à cet égard la sécurité de cette feuille. Il est certainement possible que l’Angleterre agisse isolément dans cette circons tance, mais cela n’est pas vraisemblable. Nous n’irons pas jusqu’à prétendre, avec Y Indépendance belge, que, puisqu’une escadre anglaise se rend devant Naples, « l’arrivée prochaine d’une escadre française dans les mêmes eaux est un fait inévitable. » » Mais ce n’est pas, certes, trop présumer de l’al liance anglo-française que de croire que le gouverne ment français a été informé et même consulté dans cette circonstance. La Gazette objecte que l’alliance a été conclue en vue de la guerre a Orient; que l’Angle terre est une île et la France une puissance continen tale ; que l’Angleterre est protestante et la France ca tholique ; enfin, « que le trône de Naples est assis sur » un volcan encore plus dangereux que le Vésuve. » Ces objections sont faibles. Il n’est question dans cet te affaire ni d’ile , ni de continent, ni de religion , ni de volcan. Si les faits qui ont été articulés sont exacts, tout le monde conviendra que le gouvernement des Deux-Siciles a donné, tant à la France qu’à l’Angle terre , de justes motifs de plainte. C’est là toute la question. » — Nefftzer. N’en déplaise à la Presse, la question n’est pas si petite qu'elle la fait. Cette question est, à ce que nous croyons, la plus grande de toutes celles qui sont posées en ce moment devant la France et devant l’Europe. Le publiciste distingué qui dirige la Preste, a écrit dans ce journal cette belle parole dont nous lui avons fait un titre d’éloge et que nous répétons en tête de cet article : a point de révolutions. » Ce voeu, ce conseil, ce cri d’une conscience éclai rée p ir la méditation et par l’expérience, a trouvé un vif assentiment dans une société préoccupée, il faut bien le dire, de l’appréhension de voir un fléau sortir d’un autre fléau, et les secousses d’un bombardement lointain, ébranler dans toute l’Europe les frêles étais qui soutiennent partout ce qui reste de l’édifice so cial. M. Berlin, le directeur du Journal des Débats, en...
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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