Extrait du journal

LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE 'Le National, en véritable opportu niste, n’ose ni répudier, ni accepter la formule de M. Gambetta sur laquelle nous l’avons invité à se prononcer avant d’aller plus loin, dans la discussion qu'il nous propose sur la question tant de fois traitée par nous, notamment avec M. de Girardin, de la Souveraineté du Peuple. La feuille républicaine s’efforce de se tirer d’embarras par une distinction l’aphorisme : LE PEUPLE CRÉE LE DROIT, est susceptible, suivant elle, d’une bonne et d’une mauvaise inter prétation : « Cette formule, selon nous, peut être vraie, quand on l’interprète non dans le srns du droit absolu, jnais dans celui du droit contingent tel qu'il est exercé par les dépositaires des pouvoirs publics. 11 est bien certain que le peuple, librement consulté, crée par son vote le droit du député et du sénateur à discuter et à édicter des lois, mais il ne crée pas le droit de nuire à son semblable; il ne crée pas le droit que chacun de nous possède de vivre de son travail et de développer son intelligence. Six cents millions de votes ne feront pas que le bien soit le mal ni que le blanc soit le noir, et pas plus que nous, en disant que le peuple crée le droit, l’orateur des gauches n’a prétendu que les principes éternels de justice, et les évidences fonda mentales de la science fussent à la merci des majorités. » Le National n’a pas compris évidem ment la portée de la réponse qu’il nous adresse. Le républicanisme de ses rédacteurs est sans doute de trop iïaiche date pour...