Extrait du journal
'< Après tout, les démocraties n’ont » jamais que les régimes qu’elles mé» ri lent », conclut Y Action, en consta tant les efforts do toutes les Factions, pour s’approprier la plus grosse part do l’Assiette au Beurre. Le Principe démocratique ne peut donner, en effet, que Pillage et Arbi traire, Vol et An-Archie. 11 serait facile de mettre un terme à ces débordements, si la Démocratie trouvait en face d’elle une Opposition énergique, clairvoyante, résolue à dé fendre les Intérêts Nationaux que « Per sonne ne défend » en République, comme le constate le Temps. Mais, l’Opposition, que fait-elle dans le Parlement ? Elle gémit, se bornant à enregistrer les actes do Tyrannie du Pouvoir, la Servilité de la Majorité, et à constater que « la France se dissout ». Il n’y a qu’une solution; la Logi que la formule : supprimer le Régime démocratique qui ne donne que des fruits pourris. Malheureusement ceux qui se plaignent le plus amèrement de l’état de choses actuel se bornent à conseiller une meilleure gestion des affaires à ceux qui en ont pris l’exploitation et en tirent de larges bénéfices. C’est ainsi que les Progressistes, qui affirment que la République pourrait as surer aux Français « la Liberté du vote », sans danger pour son existence, enre gistrent,non sans maugréer, il est vrai, que la situation de l’Electeur reste, en France, celle de l’Esclave le plus avili. C’est ainsi que le Temps écrit : « La Chambre a repris hier la discussion de » la proposition sur les mesures propres à » assurer le secret et la liberté du vote, lit le » spectacle qu'elle a donné n’est pas moins » affligeant que celui de lundi. » Rien n’y a fait. Tous ses efforts sont venus » se briser contre l’intransigeance des parti» sans du statu quo. >, lis n’ont pas craint do présenter une fois » de plus la mesure préconisée comme une ») inadmissible atteinte à l’autorité, à la di»» gnité des maires. Ils ont même, sans rire, » soutenu que les maires ne méritaient pas les » soupçons injurieux qui avaient inspiré la » disposition, car ils ne commettaient pas et » ne commettraient jamais d’actes irréguliers. » Ce sont là des votes do démoralisation » au premier chef. Que voulez-vous qu’on » en pense dans les circonscriptions où il est » de notoriété publique que tel maire ne se » fait aucun scrupule, avec la complicité de » membres du bureau triés sur le volet, d'opé» rcr d'adroites substitutions ou d'opportunes » multiplications de bulletins.précisément parce » que les candidats adverses n’ont pas le » moyen légal d’organiser une salutaire sur» vciilancc ? » C’est bien la peine de protéger le bulletin » individuel au moyen de l'enveloppe, et la » liberté de l’électeur par l’institution de l’i— » soloir ! Ce n'est là qu'une apparente sauve» garde de la sincérité du scrutin, si un » président du bureau électoral, nu cours des » opérations du vote, ou à l’heure du dépouil» lement, conserve la possibilité de faire en i, bloc ce que les précautions édictées pur le » législateur ne lui permettront plus de faire » en détail. » Nous ne sommes pas près de voir dispa» raitre certaines habitudes qui ont rendu lé» gvndaires quelques communes. » Il semble, du reste, — et ce n’est pas ce » qu’il y a de moins triste dans ce débat, — » que le gouvernement s’en désintéresse. » Mais quand on est passé au scrutin, son » interprète s’est abstenu, — comme tous ses » collègues du Cabinet, d’ailleurs. Notez que » deux d’entre eux avaient voté, en 1904, une » disposition semblable, l’un comme président de la Commission, l’autre comme rapporteur. » Quelles défections leur exemple n'autorisc-t» il pas ? » Le Temps se croit en règle envers la France et avec sa conscience de Protes tant, quand il a écrit : a Ce n’est pas ainsi que nous com» prenons le rôle d’un gouvernement j> républicain. » Seulement, le Temps se garde de dire quels moyens il a de substituer le Gouvernement de ses rêves à celui de la réalité. La Liberté n’est pas moins indignée que le Temps: « M. le président du Conseil est tellement u satisfait de ses tripatouillages dans le tam» burinisme et le montagninisme, qu’il se pro» pose d’en faire un système de gouvernement. » On se demande en vérité ce qu’il faut le » plus admirer en lui : son inconscience ou » son audace. N’est-ce pas à lui-même qu’il » convient d’appliquer son mot fameux sur le » combisme : le régime de l’escopcttc au coin » d’un bois? » Non, certes, il ne faut pas admirer l’audace de M. Clemenceau. Ce qu’il fyut admirer, c’est l’attitude de ceux qui se rendant compte que l’on mène la France aux abîmes, du fait de la République, persistent à rester fidèles...
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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