Extrait du journal

— Et de quel droit?... dit-il; la justice a prononcé... la sentence s’exécutera ; cette femme appartient à la loi ; le roi seul pourrait lui faire grâce ! — Le roi et moi, monsieur; moi, à qui S. M. a pu bliquement et solennellement conféré ses pouvoirs... Depuis celui de punir, jusqu’à celui de faire grâce!... Et ces pouvoirs, les voici... Refuserez-vous encore d’o béir aux ordres de votre souverain ? En même temps, il lui présenta le vélin qu’il avait trouvé sur le même plateau que la clé d’or, le jour de son installation à la Casa-Réal. — C’est vrai ! dit Caravaxai en parcourant avec une sourde fureur le royal écrit ; je reconnais la signature de S. M..,. Cette jeune fille est libre... Quelques instans après, le prince avait disparu, et Zohra, redevenue Marcela, était remise aux mains de don Carlos, prévenu de ce qui se passait par un avis secret émané peut-être, comme le billet au prince, du chevalier de La Caussade. Mais dans le court intervalle qui s’écoula entre le séjour de Charles et la délivrance de Marcela, l’alcade de Corte pour se consoler de la victime qu’on lui déro bait, avait déjà pris une éclatante revanche. Sur un signe de lui, le bourreau , s’étant approché pour recevoir ses instructions, courut vers la place où sou apparition fut saluée par des clameurs et des cris qui ne s'apaisèrent qu’avec peine, mais auxquels ne tardèrent pas k succéder des app!audis.-emens. Que s’était-il donc passé pour que la foule prévenue que le supplice de la Morisque n’aurait pas lieu et trompée dans son attente féroce, s’abandonnât ainsi tout à coup à des manifestations joyeuses ?...