Extrait du journal

La manifestation des sociétés ouvrières de Londres en faveur de la réforme électorale a eu lieu avec un ordre parfait. Mus donnons plus loin quelques extraits de journaux que nous compléterons demain. Non seulement la Constitution anglaise n’a pas été réduite en poudre, mais il ne paraît pas même qu’il y ait eu une seule vitre cassée. A cette occasion, nous ne pouvons nous empêcher d’admirer la promptitude de certains journaux à oublier le lendemain leurs prédictions de la veille. Avant-hier, la Patrie représentait la manifestation réformiste comme devant se terminer, sinon par une révolution, du moins par une émeute. Ce journal décrivait à l’avance « les scènes sanglantes de la rue. » Il montrai <« le prestige constitutionnel s effaçant SOUS l’énergique ambition des parias » 11 couvrait de railleries les esprits faibles oui en France ou ailleurs, se sont longtemps laissés séduire par « cette fantasmagorie politique » appelée la liberté anglaise. Bref il sonnait, non sans une joie peu déguisée, les funérailles de la libre Angleterre. Aujourd’hui tout est changé, et nous n’avons pas même besoin de demander aux absolutisâtes de 1866, comme le faisait Mirabeau s’adressant aux réactionnaires de 1789 « par quelle latitude s’est perdue cette’île fameuse. » C’est la Patrie elle-même qui se charge de constater que la procession du 3 décembre est un acte d’une importance d’autant plus sérieuse qu’il a été accompli avec plus de calme et de gravité Il ne s’agit plus d’émeutes, il n est question que d’une «pression régulière et » légale que personne en Angleterre ne doit , plus être tenté de traiter légèrement. > ‘ Le télégraphe nous transmet l’analyse des nouvelles contenues dans le Moniteur de ce matin. Répondant sans doute à ceux qui s’obstinent à croire le gouvernement mieux informé que le public, la feuille officielle déclare qu’aucun renseignement diorne de foi n’est arrivé depuis le débarquement de la Seine. Le Moniteur raconte, en outre un fait qui a de l’importance en ce sens qu’il précise assez bien l’attitude que comptent prendre les Etats-Unis en présence de la révolution dont le Mexique est le théâtre. Un chef de troupes fédérales ayant fait mine d’occuper Matamores, le général Sberidau, qui représente l’autorité militaire sur le Rio-Grande, s’est opposé énergiquement à cette tentative, et a reçu à ce sujet l’approbation du ministre de la...