Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR L’évacuation de Rome par nos troupes continue à s’opérer avec promptitude et régularité. Hier, le 71e régiment de ligne est parti pour Civita-Vecchia. On sait que, d’après les termes de la Convention, il faut que nos soldats aient complètement abandonné le territoire italien dans la journée du 12 décembre. Quatre jours seulement nous séparent donc de l’évacuation définitive. Dans ce court intervalle, M. Tonello (et non pas O’Kello) réussira-t-il à amener un arrangement satisfaisant entre le Saint-Siège et le cabinet de Florence? Il serait puéril de l’espérer. Heureusement, il n’est pas indispensable que les négociations aient abouti pour que le calme se maintienne à Rome. Les sujets du Pape brûlent de devenir membres de la nation italienne ; mais ils sauront conquérir ce précieux avantage en procédant avec calme, sagesse et résolution. Dans une brochure très curieuse, publiée à Rome même, on peut lire d’avance la marche que suivront les événements. Les Romains demanderont d’abord à rentrer en possession de leur gouvernement municipal ; ils réclameront pièce à pièce les droits civils et politiques dont ils ont été jusqu’ici dépouillés; ils pourront en partie appuyer leurs réclamations sur les lois mêmes édictées par Pie IX en 1847, et qui ont été foulées aux pieds, mais non abrogées. Ce travail de reconstitution intérieure devant s’accomplir sur le terrain de la légalité, demandera du temps; et ce n’est que lorsqu’il aura été mené à bonne fin que se posera la question de souveraineté et de nationalité. Ainsi serait ménagée une transition entre le régime de l’occupation étrangère et le retour à l’indépendance absolue. Nous ne disons pas : Voilà ce qui arrivera. Nous disons: Voilà ce que nous voudrions voir arriver....