Extrait du journal

Tant que les ministres auront le pouvoir de proposer des lois, de peser sur le vote des députés par la menace d'une démission, de distribuer des faveurs, d'agir en maîtres, de gouverner en un mot, nous piétinerons dans le plus lamentable statu quo et stériliserons nos efforts dans des papotages et des intrigues de couloirs. Pendant les deux dernières années de la législature 18931898, pas une réforme n'a été faite, parce que M. Méline n'a pas voulu en proposer ou en soutenir une, si minime qu'elle fût, dans la crainte de s'aliéner la droite qui, en lui permettant de vivre, contentait ses ambitions malsaines, et parce que les opportunistes s'a! ste: naient, eux aussi, d'en proposer, si préjudiciable que leur fût une telle attitude, décidés qu'ils étaient à ne pas gêner les combinaisons d'un ministère qu'ils désiraient, par peur de la démocratie et du socialisme, maintenir Je plus longtemps possible à la tête des affaires publiques....