Extrait du journal

Certes, nous ne mettons pas en doute la bonne volonté du président du conseil. Nous sommes convaincus qu'il n'hésiterait pas, s'il n'obéissait qu'à son propre sentiment, à appliquer sans exceptions ni réserves les lois votées contre les congrégations. Mais il lui faut compter avec la résistance de certains de ses collègues et de beaucoup de ses fonctionnaires; il lui faut compter surtout avec nombre de sénateurs et députés de la majorité qui approuvent de leurs votes la politique anticléricale, mais qui ne veulent pas en entendre parler dès qu'elle menace leurs circonscriptions. La récente aventure de certaine circulaire sur la fermeture des chapelles non concordataires, nous apprend que la loi pourra rencontrer des obstacles. On a épargné jusqu'ici Lourdes, La Salette, Paray-le-Monial et autres boutiques à miracles, pour respecter les intérêts électoraux de tels sénateurs ou députés influents. Qui nous dit que demain ceux-là ou d'autres ne viendront pas demander grâce pour certaines écoles congréganistes, afin de s'assurer les bonnes grâces des réactionnaires ou pour donner satisfaction à certains intérêts de clocher ?...