Extrait du journal

Le Sénat a donné hier une grande prouve do condescendance envers la Chambre, en accordant le bénéfice de l’urgence au projet de loi sur l'augmentation du traitement des instituteurs, dont la portée électorale n’est mi mystère pour personne. Cette résolution est d'autant plus anormale que la plus grande confusion règne dans tous Ms esprits sur le coût même de ce dispositif, coût que ni le rapporteur, ni la commission des finances, ni le ministre de l’instruction publique ne sont arrivés à préciser. C’est toujours le même système qui a déjà servi lors de la première phase des lois scolaires : on reconnaît des droits aux instituteurs,sauf à les monnayer eu temps opportun,et une fois ces droits consacrés, on viendra dire qu’il n’est pas possible d’en laisser l’exercice en suspend. Le tour sera fait.M.f’pa.smelons a eu la candeur de développer un contre-projet dont toute l’économie est de laisser aux communes, comme dans la loi de 1850, Je choix entre l’enseignement laïque et l’enseignement congréganiste. J.a question qui se débat depuis dix ans est là tout entière, et il n’y avait pas lieu de croire qu’elle pourrait être enlevée ainsi par surprise, pour venir plus tard se I riser contre la résistance de la Chambre. Aus'i ce contre-projet y a été repoussé par 190 voix contre 7/i. Certes, la persistance de M. Chesnelong et de ses amis est très louable, mais il y a un moment où l’on tombe dans le rabâchage en répétant toujours la même chose. II faut vivre avec la loi actuelle et eu tirer parti. Ne saiton pas que, dans beaucoup de communes, le gouvernement a déjà dû laisser l’enseignement primaire reprendre son caractère religieux ? On en verra bien d’autres, il n’y a qu’à attendre. La suite de la discussion a été ajournée à jeudi prochain....