Extrait du journal

Ene femme de grand cœur et de grand tarent en était là me et i esprit : j ai nommé Madeleine Brohati. Assise sous I horloge, entre les deux fenêtres qui donnent sur bi place du Théâtre-Français, devant la fenêtre du milieu, alors condamnée, elle voyait, pendant les entr’actes, se grouper autour d elle quelques-uns des camarades qui jouaient ce soir-là et la plupart des habitués fidèles. Ceux-ci étaient peu nombreux ; parmi les plus assidus (je ne pari 'rai que des disparus) étaient MM. Ravergie (que Got traite avec une excessive sévérité, je ne sais trop pourquoi), Nitot, un ami de Perrin, Dupin, que l'on appelait familièrement le père Dupin, à cause de son grand âge. Ce dernier était plus que nonagénaire et devait mourir quelques mois à peine avant d'avoir atteint sa centième année. Le père Dupin avait eu son heure de célébrité, car il avait fait des pièces « en société avec M. Scribe ». Il parlait volontiers du passé, paraissant avoir conservé un souvenir beaucoup plus précis des actes qu'on lui avait joués çà et là que des événements dont il avait été le témoin : la Révolution, l'Empire, lin évasion, etc. Il ne laissa pas de m'étonner fort, certain soir où, me contant ses chasses, il me dit avoir fait l'ouverture,en 1808, de la rue Pigalle......