Extrait du journal

les quand un acteur ou une actrice juive sont en scène, c’est de faire ré pondre par leur domestique, quand une princesse d’Israël vient les visiter : « Madame m’a dit de vous dire qu’elle n’était pas là. » Cela, vous l’avouerez, n’exige pas une intrépidité surhumaine, mais se rait irrésistible. Au bout de six mois, les directeurs diraient à l’auteur : « C’est bien étonnant tout de même que tous les gens du monde se met tent à bâiller quand on joue vos pièces. Ce phénomène ne se serait peut-être pas produit si vous aviez, respecté les sentiments de ce monde de vieux Français qui, à tort ou à raison, aiment cette armée et ce dra peau que les dreyfusards et les Juifs insultent. » Vous me direz que ce que l’on appelle « la société parisienne » n’est plus composée que de matas, d’inter lopes et d’IIébrcux. Ce n’est pas tout à fait vrai. Les cosmopolites finiraient par s’ennuyer mortellement entre eux, s’il n’y avait pas là le petit reste d’an cienne France, le petit élément propre et distingué qui relève et assainit parfois un peu ce bizarre mélange, qui donne précisément à ces cosmo polites l’idée qu’ils sont dans une apparence de société et non dans un ghetto plus doré que celui d’autrefois. Tous ces points, d’ailleurs, sont touchés dans les appels des associa tions féminines. 11 y a là, pour les vraies Françaises qui voudraient se grouper, comme un essai de méthode et de plan pour la conduite de la vie. Beaucoup, j’en suis convaincu, en fe ront leur profit et, dans la mesure de leurs forces, qui sont plus grandes qu’elles ne le supposent, trouveront le moven d’aider à la délivrance du pays... ÉDOUARD DRUMONT...