Extrait du journal

Cette terre d’Afrique, qui a bu son sang, est un perpétuel champ de bataille pour notre race : c’est le champ d’honneur où des milliers de braves sont morts. Morès occupe dignement sa place au milieu d’eux. C’est une âme généreuse et ardente qui disparaît ; c’est une force que perd la pa trie. Elle en trouvera d’autres, il faut le croire. Elle en trouvera pour reprendre la tâche interrompue. Morès aura des imita teurs et des vengeurs qui sauront ouvrir cette porte du centre africain que sa mort ferme plus hermétiquement que jamais. Et sur la tombe du héros, il en est beau coup qui croiront entendre, comme un hommage et une exhortation, la grande voix du poète chanter : Gloire à notre France éternelle ! Gloire à ceux qui sont morts pour elle ! Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts ! A ceux qu'enllamme leur exemple Qui veulent place dans le temple, Et qui mourront comme ils sont morts ! C’est ensuite M. André Vervoort, direc teur du Jour, qui, après avoir loué le si noble caractère de Morès, s’exprime ainsi : Le marquis de Morès ne demeura pas longtemps, du reste, à la besogne qu’il avait entreprise d’épurer le Parlement et de soulever ses concitoyens contre les ins titutions actuelles. Le continent noir l’atti rait. Il partit avec l’espoir d’arracher aux puissances rivales la conquête de l’Afrique intérieure, cette conquête que nos pion niers seront obligés d’entreprendre bientôt si la France ne consent pas à laisser tout chemin libre aux Anglais. Il fut massacré. Sa dernière « aventure » impose donc la sympathie, le respect, l’admiration. Nous...