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La Libre Parole, 22 mars 1914

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La Libre Parole
22 mars 1914


Extrait du journal

M. François Poncet de M. Bidault de l’Isle. Nous nous disions, en tre nous, que c’était pour la remise de l’affaire Rochette. Le 27 avril, l’huissier appelle l’affaire Ro chette. C’est M Le Berquier qui a prononcé la remise au 1" décembre pour fixation. Nous étions satisfaits. Un jour que j'étais ar rivé avant l’audience, j’ai rencontré un col lègue avec qui je causais de la remise. Survint un avocat général que je ne connaissais pas et qui nous dit : « Vous n'êtes pas au courant de ce que dit tout le monde ? 11 paraît que Rochette serait le bailleur de fonds du « Rappel » et M. Caillaux écrit dans le « Rappel ». A la fin de 1 audience, je rentrai chez M. Bi dault de l’Isle et lui parlai de ce que nous avait dit l’avocat général. Je l’ai prié de me dire ce qui s'était passé. M. Bidault de l’Isle me dit : « L’autre jour, le procureur général me fil appeler. Il venait du ministère de l'Intérieur. Il était sous le coup d’une émotion qu’il avait pei ne à dissimuler. Il me dit que M. Monis lui avait parlé de son désir que l’affaire lût remise et que le procureur général s’employât à obte nir cette remise. M. Fabre aurait ' répondu : « L’Affaire appartient au président. » Le ministre aurait insisté, il aurait ajouté : « J’entends me rendre personnellement respon sable du refus de la remise, si elle n’est pas ac cordée. » Par amitié pour M. Fabre, M. Bidault de l'Isle a accordé la remise. Quelques jours après, rentrant chez moi, j'ai rencontré M. Fabre. Je lui ai dit : « Pouvez-vous me raconter ce qui s’est passé ? Vous pouvez y aller, je sais tout. M. Bidault de l lsle m’a raconté ce qui s’était passé dans votre cabinet ». M. Fabre a dit : « Puisque vous savez tou*, que vous u-t-on dit ? » J’ai fuit le récit que vous venez d’entendre. \1. Fabre a dit : « C'est cela ; comme ces faits sont importants, j'ai consigné par écrit la relation de nos entretiens avec le ministre ». M. Jaurès. — Le procureur ranéral vous au rait-il raconté qu’il aurait été somme par ML Monis ? M. Poncet. — Oui. M. Jaurès. — Quel est l'avocat général qui a...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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