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La Libre Parole, 23 mai 1892

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La Libre Parole
23 mai 1892


Extrait du journal

L’huissier de Burdeau se nomme Doré. L’huissier du duc de Luynes s’appelle Amour. C’est plus printanier et plus gentil. Le nom de Doré est plus brillant peut-être, mais le nom d’Amour instrumentant pour un duc de Luynes évoque comme un souvenir des fêtes Watteau. Le duc de Luynes paraît très ferré sur le Code. Ceci n’a rien d’étonnant, puisqu’il est l’ami d’Arthur Meyer qui, en sa qualité d’ancien secrétaire de Blanche d’Antigny, a l’expérience d’un vieux procureur... C’est en la compagnie d’Arthur Meyer, on le sait, que le duc de Luy nes s’est rendu chez Constans après l’arrestation du duc d’Orléans. On dit que le ministre de l’Intérieur, qui n’est pas facile à émouvoir, eut comme un mouvement de dédaigneux étonnement en voyant ce couple bi zarre fait d’un descendant de conné table et d’un fils de marchand d’ha bits. Le duc de Luynes, par l’organe ai mable d’Amour, nous reproche de ne pas avoir inséré la lettre rectificative relative à la vente de Dampierre à la même place et en mêmes caractères que l’article. Il a raison au point de vue juridique, et je me hâte de me conformer à la loi en publiant de nouveau cette lettre à la place que souhaite le duc de Luynes. M. de Luynes se trompe, en revan che, en s’imaginant que la loi m’oblige à insérer une phrase qui ne me semble pas convenable. J’ajoute qu’il n’a jamais été dans les intentions de La Libre Parole d’offen ser la duchesse de Luynes. Le duc de Luynes le sait mieux que personne, car je l’estime assez pour supposer que s’il avait cru réellement qu’il y eût dans l’article une offense pour sa mère, il ne se serait pas contenté de me de mander une réparation avec de l’encre. J’espère que le débat en restera là, et que le duc de Luynes, après avoir consulté de vrais amis, suivra le con seil que je lui ai donné dans une de ! mes lettres et qui n’est point un conI seil d’ennemi. Quand on porte le nom,...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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