Extrait du journal

dé < si bien peu de chose. Mais peut-être l'ul time sacrifice me sera-t-il offert plus tard ; auquel cas je l’accepterai avec joie. » • Et cet ultime sacrifice de deux frères ainsi consenti, leur frère plus jeune, Henri Bernudac, caporal au 18e, le commentait ainsi : « 11 me semble être couvert de gloire par les deux morts si belles de mes deux frères. Par eux mon uniforme m’apparaît enfin comme la livrée magnifique du devoir et du sacrifice sous laquelle il est interdit de pleurer. » Quelques jours plus tard, à l’occasion du service funèbre célébré à Pau, il écrivait à sa mère ; <* Le n’est pas un jour de larmes, mais- une journée de glorification que de mandent leurs morts héroïques. Et tu leur dois de prolonger leur sacrifice en montrant à tous comment la mère de deux soldats ac cepte de perdre ses deux enfants. Il y aura parmi ceux qui t’entoureront des mères qui ont reçu la même douleur, ou qui la rece vront. Tu dois leur servir d'exemple, et que,, te voyant, elle comprennent la noble mission qui s’impose aux femmes de Fran ce pour qui les soldats se font tuer. Vous devez conserver une atmosphère de fierté, de courage invincibles. On ne pleure pas les héros comme les autres ! » A son tour, Henri Bernadac était frappé mortellement d'un éclat d’obus pendant une marche de nuit vers le fort de Douaumoiit....