Extrait du journal

Il s’est déclaré en France comme une épidémie d’assassinats. Jamais à aucune époque et dans aucun pays on a autant joué du couteau et de l’arme à feu. Pour un oui, pour un non, pour une discussion aux cartes ou une place usurpée au théâtre, on s’extermine avec une facilite qui semble devenir de plus en plus contagieuse. Le crime de cet Autony de dix-sept ans, qui vient d’être condamné à sept ans de travaux forcés pour avoir poignardé sa patronne qu’il poursuivait de ses propositions malséantes, indique un état d’âme qui se généralise de plus en plus. A quelles causes l’attribuer ? Voilà la question qu’il devient tous les jours plus difficile de résoudre. Est-ce à la dégénérescence produite par l’alcoolisme que le gouvernement protège d’autant plus qu’il en tire d’énormes bénéfices? Est-ce cette passion égalitaire qui fait que le premier venu se croit le droit d’aspirer à tout? Est-ce l’adoucissement des peines qui permet au plus fieffé criminel de compter sur une quasi impunité? Est-ce, enfin, la dépravation des grandes villes qui agit jusque sur les cerveaux des adolescents? Le fait est que tout, maintenant, est devenu prétexte à extravagances dans le crime....