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La Petite Gironde, 3 mai 1879

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La Petite Gironde
3 mai 1879


Extrait du journal

NOUVELLES P0LÏT10UES Paris, 2 mai. Les protectionnistes et le gouvernement Les délégués des chambres de commerce protec tionnistes ont présenté dans la matinée à M. Tirard, ministre du commerce, une adresse votée hier. M. Pouyer-Quertier, M. Wulfran, M. Mollet, président (Ijs chambres ouvrières, et M. Bernard, président de la Chambre de commerce de Lille, ont exposé au ministre la triste situation de l’industrie et des ouvriers français en présence de la réduction des salaires en Angleterre. Les délégués ont demandé qu’aucune négocia tion ne soit engagée pour la continuation des nou veaux traités de commercé avant le vote des tarifs généraux qu’ils voudraient voir hâter. Ils ont de mandé aussi que le traité avec l’Angleterre ne soit pas prorogé au-delà du 1er janvier prochain. M. Tirard a répondu que le prompt vote des ta rifs dépendait des travaux de la commission. Quant au fond de la question, le ministre devait se montrer fort réservé. Cependant, il a déclaré que le gouvernement et lui spécialement souhaitaient l’adoption du projet du tarif général tel qu’il a été présenté. Le ministre a ajouté que la majorité des Chambres de commerce était libre d’agir auprès des députés et des sénateurs pour obtenir un vote conforme à ses besoins; mais il a déclaré que dans ce cas il se retirerait. Le ministre s’est montré entièrement partisan des traités de commerce. Sa déclaration indique que le gouvernement ne parait pas disposé à tou cher au tarif tel qu’il a été présenté. Le gouverne ment resterait disposé à conclure des traités de commerce sur les bases inférieures du tarif et soutiendrait cette opinion devant la Chambre. On assure que les délégués se sont retirés assez émus du langage du ministre. (Première dépêche.)...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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