PRÉCÉDENT

La Petite Gironde, 4 mai 1879

SUIVANT

URL invalide

La Petite Gironde
4 mai 1879


Extrait du journal

daient de larges marais infranchissables, qui ren daient une attaque de flanc impossible. Ce village traversé, la route s’enfonçait dans une foret où la cavalerie ne pouvait.se mouvoir. L’ennemi était contraint, s’il voulait forcer le pas sage, d’aborder le village de front. Pour rendre cet abord plus difficile, ArmandLouis fit abattre une douzaine de gros arbres sur la route et créneler quelques chaumières qui la com mandaient. — Nous voilà tranquilles pour une nuit, dit-il; de main la Providence nous viendra en aide. On débrida les chevaux, et tandis qu’ils man geaient l’avoine et la paille, les protestants cherchè rent çà et là de quoi se réconforter. Aussitôt qu’ils avaient aperçu des cavaliers por tant l’uniforme de l’armée impériale, les habitants du village, saisis subitement d’une peur immense d’être pillés, s’étaient empressés de serrer leurs provisions et de cacher leurs bestiaux. Aucun être vivant ne se montrait nulle part. —. Cependant les maisons sont debout; il est im possible que l’endroit soit inhabité ! dit Magnus. Il se mit en quête et entra dans une auberge. L’aubergiste tremblait et jurait ses grands dieux qu’il ne possédait ni un jambon dans la cheminée, ni une bouteille de vin dans la cave. — Les Saxons qui nous ont visités hier ont tout avalé, dit-il en finissant. On ne se paya pas de cette réponse. L’aubergiste était gros et gras; on chercha et on chercha si bien, qu’on eut du pain, du fromage, de la bière. Carquefou fit une expédition contre des poules impruden tes qui montraient le bout de leur bec hors d’un hangar ; il en rapporta deux ou trois douzaines. Magnus découvrit trois moutons et deux veaux qu’on avait dissimulés au fond d’une cave; bientôt après quatre ou cinq porcs décelèrent leur exis tence par des cris maladroits. Ils ne crièrent pas longtemps. — Allons! on peut vivre, dit M. dé Coîlonges. Quelques femmes, qui s’étaieat les premières...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • ferry
  • tirard
  • maréchal
  • labordère
  • barrême
  • jean macé
  • de la guerçhe
  • de volras
  • de saint-paer
  • j. peychez
  • paris
  • france
  • landes
  • bordeaux
  • orléans
  • cher
  • gironde
  • carquefou
  • allons
  • souvigny
  • parlement
  • société générale
  • journal officiel
  • sorbonne
  • cercle
  • seine-et-oise
  • landes