Extrait du journal

armées agissant de concert à l’est et à l’ouest. Or, pour l’instant, une telle accumulation de forces allemandes sur la ligne immense qu’elles parcourent est tout à fait impossible. Certainement, les deux ou trois jour nées qui viennent de se passer sans combat ont permis aux Allemands de se refaire, d’attendre des renforts et des munitions; mais la trajectoire de leur occupation est tellement tendue que le front est peut-être à cinquante kilomètres des services arrière. Mau vaise condition pour un ravitaillement suffisant. Cependant, ces mêmes délais ont été mis à profit par nos généraux. L’ar mée de Paris s'est constituée; elle est dans la main de ses chefs, les soldats se sentent les coudes. Chaque jour, des troupes fraîches sont portées au front. Dans ces conditions, il semble bien que les deux opérations alleman des, qui s’étaient dessinées on même temps, ne doivent pas causer d'inquié tude, puisque leur double but immé diat est manqué : d’une part, l’attaque brusquée sur Paris est remise à plus tard; d’autre part, l’enveloppement des armées de l’Est est arrêté. Voilà de bons et raisonnables motifs d’espérer. Ne disons rien de plus : à chaque jour sa peine ou sa joie. Le temps nous aidera si nous l’ai dons. Notre défensive a toutes les chances de succès si elle tient; même des insuccès partiels ne compromet traient pas le résultat final : pour les chefs, pour les armées, pour le pays, nos mâles résolutions ne doivent pas être des résolutions d’un jour. Gabriel HANOTAUX. do l’Académie française....