PRÉCÉDENT

La Petite Gironde, 9 mai 1879

SUIVANT

URL invalide

La Petite Gironde
9 mai 1879


Extrait du journal

voyait flotter parmi les roseaux à quelque distance | du bord. C’est là qu’ils ont passé. Ce bout do soie qui pend à la cime des joncs ne vons le dit-il pas ? Ah! je le reconnais, moi ! Ce nœud de rubans cou leur de t'eu, mademoiselle de Fardai 11 an, le portait à son corsage. Voyez le sentier sous l’eau, voyez ces empreintes profondes qui se suivent et se per dent au loin! — C’est vrai! dit Jean de Werlh. — S’ils ont passé, ne passerons-nous pas comme eux? Ah! ce nœud de rubans! Je veux savoir si Re naud oc Chaufontainc n’est pas tombé près de lui! — Que faites-vous? — Je vous montre le chemin. Me suivrez-vous si j’arrive? Et, poussée par le démon de la haine, madame d’Igomer lança son cheval dans le marais avant que personne put l’arrêter. — Prenez garde! c’est tenter Dieu, lui cria l’un des paysans que Jean de Werth avait interrogés. Mais les pieds du cheval venaient de rencontrer un terrain solide: madame d’ïgomer secoua la tète avec dédain et poursuivit sa marche périlleuse. Le nœud de rubans couleur de feu, qu’elle ne quittait pas du regard, l’attirait comme un aimant. Pendant quelques minutes, les cavaliers de Jean de Werth la suivirent des yeux,hésitant sur le bord, tentés de la suivre, et intimidés par les mystères de cette nappe d’eau que voilaient par intervalles des îles de glaïeuls et de roseaux. — Et vous êtes des hommes! des soldats! leur cria madame d’Igomer, qui marchait toujours. Huit ou dix cavaliers s’élancèrent sur ses traces. Jean de Werlh, impassible, ne remua pas. — S’ils découvrent le sentier, je le verrai bien, murmura-t-il. Les cavaliers marchaient au hasard, ceux-là avec rdus de hardiesse, ceux-ci avec plus de circonspec tion. Au bout d’une centaine de pas, l’un tomba dans un bas-fond oit son cheval disparut jusqu’au poitrail ; un autre sentit que la vase céilait soit£ son poids et sauta en arrière; un troisième-g,1 issu dans un trou et...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • laboulaye
  • de gavardie
  • feray
  • de la guerche
  • duclerc
  • schœlcher
  • martel
  • de fardai
  • répond
  • greffulhe
  • paris
  • gironde
  • bordeaux
  • landes
  • royer
  • versailles
  • tours
  • paul
  • orléans
  • europe
  • sénat
  • parlement
  • facultés de droit
  • conseil d'etat
  • la république
  • isis
  • société générale