Extrait du journal
Le Manifeste séditieux du prince Jérôme, bien que le bon sens public en ait fait bientôt justice, a causé, on s'en souvient.une certaine émotion 11 s’est trouvé que. en l'état actuel de la législation, la justice n’était pas armée pour punir les auteurs et les propagateurs de ces placards. Aujourd’hui encore, dans certaines localités, quelques bonapartistes exaltés continuent à salir les murs en y collant ces imprimés, et les maires n'ont d’autre droit que celui de les faire enlever, l’affichage, aux termes de la loi, étant absolu ment libre. La loi n’est pas moins insuffisante relativement aux manifestations sur la voie publique. Une disposition législative de 1881 interdit en effet les réunions dans la rue, mais la sanction donnée à cette interdiction est manifestement insuffisante. On peut même dire qu’elle constitue, dans ses effets, une véritable ano malie, car elle consiste uniquement dans l’applica tion des peines de simple police, et il en résulte que tandis que l’attroupement, c’est-à-dire la réunion en quelque sorte fortuite, est puni comme un délit, la réunion véritable, c’est-à-dire l’attroupement pré médité, n’est punie que comme une contravention. On se rappelle les deux manifestations successives qui eurent lieu à Paris sur l’esplanade des Invali des. Grâce à la fermeté du gouvernement, grâce sur tout à la sagesse de l’immense majorité de la popula tion parisienne, elles avortèrent piteusement ; mais ces tentatives de désordre n’ont pas moins démontré la nécessité d’armer le gouvernement contre ceux qui tenteraient de les renouveler. Le grand tort de la législation actuelle, c’est de confondre les cris séditieux, le port d’insignes sédi tieux, la dégradation des signes de l'autorité, les pla cards, avec l’expression de la pensée par la voie de...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
En savoir plus Données de classification - murray
- tirard
- goblet
- lasserre
- ordinaire
- waldeck-rousseau
- périn
- faure
- rozierc
- plavès
- france
- paris
- bordeaux
- tonkin
- new-york
- chambre
- amérique
- antilles
- australie
- orléans
- suez
- faits divers
- crédit foncier
- sénat
- m. w
- écoles d'enfants